Après avoir participé à un colloque à la Cité Internationale de Lyon, Dominique de Villepin était hier à la librairie Decitre située Place Bellecour.
Pendant deux heures et devant une assistance nombreuse, l’ancien Premier Ministre s’est livré à une séance dédicace de son dernier livre « Le Soleil noir de la puissance » paru en août aux Editions Perrin.
Dominique de Villepin a pu vérifier hier à Lyon qu’il ne manquait pas d’admirateurs. Parmi les jeunes présents, des supporters qui soutiennent sa démarche de principal adversaire de Nicolas Sarkozy au sein de l’UMP. « La chance d’un pouvoir qui s’installe c’est sa légitimité pour engager les réformes qui vont faire avancer le pays, dans le respect des principes républicains » souligne Dominique de Villepin.
Volontiers enthousiaste sur le Grenelle de l’environnement ou le mini-traité européen auquel l’Europe est parvenue sous la pression de Nicolas Sarkozy. Beaucoup plus critique en revanche à propos de l’amendement ADN ou de la tentative de faire adopter par l’assemblée une loi sur le financement des partis, pour arranger les affaires du Nouveau Centre.
Lyon Capitale: Quelles leçons peut-on tirer de l’histoire napoléonienne pour aujourd’hui?
Dominique de Villepin: Tout d’abord, on ne peut pas gouverner la France comme un autre pays, on ne peut pas appliquer des schémas tout faits. Le poids des hommes et des circonstances pèse lourd. Ensuite, quand nous ne sommes pas soucieux de rassembler et de concilier, nous risquons de nous fragiliser. Nous avons besoin de choisir des priorités. Dans le contexte actuel de réformes tous azimuts, je me bats pour qu’il y ait des priorités, et pour moi elles sont clairement dans le domaine économique et social. On ne peut pas se battre sur tous les fronts à la fois. Il faut se concentrer sur un certain nombre de sujets précis, clarifier en permanence l’objectif et obtenir des résultats. C’est le résultat qui crédibilise la réforme. On ne peut pas se satisfaire d’écrans de fumée. Il faut faire participer les français au changement si l’on veut qu’il se traduise par des résultats concrets pour eux.
Des priorités? Lesquelles par exemple?
Si en termes de pouvoir d’achat, on n’est pas capable de répondre aux attentes des français dans les prochains mois, on aura énormément de mal à crédibiliser la réforme. Ne nous trompons pas, et choisissons de privilégier ce qui encouragera la croissance, la compétitivité et contribuera à améliorer le pouvoir d’achat. C’est à cela qu’il faut donner la priorité, plutôt qu’aux réformes institutionnelles ou aux changements de politique étrangère. Pas question de diviser les Français à une moment crucial de notre histoire.
Sources: Pierre Gandonnière (Lyon Capitale), Le Progrès et merci à Yamin G. pour les photos