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EADS: "On aura bien du mal à suggérer que notre responsabilité ait pu être engagée", assure Dominique de Villepin

« On aura bien du mal à, d’une quelconque façon, suggérer que notre responsabilité ait pu être engagée » dans l’affaire EADS, a affirmé mercredi l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

« La réalité, c’est que je n’ai rencontré à aucun moment des représentants de la Caisse des dépôts sur ce dossier, que je n’ai rencontré à aucun moment et personnellement les représentants du groupe Lagardère, hormis M. Lagardère qui avait rendu à mon cabinet pour lui indiquer la position de l’Etat », a-t-il déclaré sur BFM-TV.

« On aura bien du mal à, d’une quelconque façon, suggérer que notre responsabilité ait pu être engagée », a-t-il ajouté.

« Par contre, ce qui est vrai c’est que se pose la question de la gouvernance d’EADS comme de la gouvernance de la Caisse des dépôts » et consignations, a ajouté l’acien hôte de Matignon. « Mais ce que je dis, c’est qu’on ne peut pas avoir dans notre pays le beurre et l’argent du beure ».

« On a bâti une gouvernance pour EADS qui ne donne pas à l’Etat droit au chapitre », a-t-il souligné, donc « on ne peut pas porter grief à l’Etat de ne pas avoir fait ce qu’il aurait peut-être dû faire, dès lors qu’il n’en avait pas les moyens ».

Dimanche, Dominique de Villepin avait refusé d’endosser le costume du « bouc émissaire » dans le dossier EADS. Il s’était dit « prêt à rendre compte » de son action, après les déclarations d’Arnaud Lagardère assurant que son groupe avait informé Matignon « dès janvier 2006″ de son intention de vendre une part de sa participation au capital d’EADS.

Par ailleurs, Dominique de Villepin a estimé mercredi que la relation entre les médias, les grands groupes industriels et le pouvoir politique en France n’était actuellement pas saine.

Interrogé sur RMC sur l’opportunité d’une loi qui interdirait aux sociétés ayant des contrats importants avec l’Etat de posséder des groupes de médias, il a répondu: « C’est un vrai, vrai, vrai sujet dans notre pays. Je constate depuis des années les interférences qui existent. Je suis inquiet de ce point de vue là du fonctionnement de notre démocratie et j’estime que la relation entre le pouvoir médiatique et le pouvoir politique et le pouvoir économique n’est pas saine », a-t-il ajouté.

Dominique de Villepin juge « ubuesque quand un grand patron s’exprime dans son propre journal sur un sujet particulièrement délicat » et estime que « trop souvent en écoutant tel ou tel média, on sait qui est le maître ».

Interrogé sur la grève de demain, Dominique De Villepin estime que c’est un « mauvais moment à passer ». Il a expliqué à jean-Jacques Bourdin sur RMC que la réforme des régimes spéciaux de retraite est « nécessaire ». C’est « l’intérêt de tous, cela s’impose absolument » selon l’ancien premier ministre. D’après lui, les français ont une attente : « plus de croissance donc plus de pouvoir d’achat ».

Sur le plan économique, Dominique de Villepin estime qu’il faut se concentrer sur le pouvoir d’achat et l’emploi. « Evitons de nous disperser » a-t-il expliqué ce matin sur RMC. D’après lui, les tests ADN, la politique étrangère et les institutions ne sont pas des dossiers prioritaires. En politique, il y a un moment où « il faut atterrir, (…) faire face aux réalités » d’après l’ex-premier ministre. Selon lui, il faut se concentrer sur « ce qui peut rassembler les français, ce qui peut donner des résultats rapides ».

Source: Associated Press

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