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Clearstream: nouvelle note de Dominique de Villepin aux juges sur sa saisie de la DST

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin affirme, dans une note de synthèse adressée mercredi aux juges de Clearstream et que l’AFP a pu consulter, avoir saisi la DST dès la révélation de l’affaire en juillet 2004, en liaison avec Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin.

Dans une nouvelle note de 19 pages accompagnée d’une vingtaine d’annexes présentant sa ligne de défense, M. de Villepin, mis en examen dans cette affaire notamment pour « complicité de dénonciation calomnieuse », s’attache à montrer qu’il a agi en toute transparence.

Lorsque l’affaire est révélée dans la presse début juillet 2004, Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, explique avoir saisi la Direction de la surveillance du territoire (DST) pour éviter les risques « d’amalgames, de dérapages et de manipulations ».

Cette saisie faisait suite aux révélations de l’hebdomaire Le Point selon lesquelles les noms d’anciens ministres français, d’anciens préfets, patrons et membres des services secrets figuraient sur ces listings, dont le caractère contrefait n’avait à l’époque pas encore été démontré.

« J’évoque le dossier avec le Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin) et le président de la République (Jacques Chirac) dès les premiers jours de juillet, la saisine de la DST s’impose à tous », écrit-il dans sa note aux juges, transmise aux parties civiles.

M. de Villepin se défend de tout cloisonnement ou d’enquête parallèle. La « mission d’évaluation » qu’il a confiée le 9 janvier 2004 au général Philippe Rondot, et dont il dit ne pas avoir été tenu informé, a cessé dès la saisine de la DST, affirme-t-il.

« Je lui ai fait valoir le 19 juillet et à nouveau le 27 juillet que, s’il disposait d’éléments particuliers, il devait les adresser à la DST », raconte-t-il dans sa note.

Avant juillet, Dominique de Villepin rappelle avoir informé « en termes généraux le président de la République » de la mission du général Rondot. Une fois l’affaire révélée et la DST saisie, le Premier ministre et le président ont été « tenus informés des développements du dossier ».

L’enquête administrative de la DST s’est orientée « très vite », selon lui, vers « l’hypothèse d’un +montage+ complet ou partiel, mais sans être en mesure d’en décrire le mécanisme ».

« Les doutes émis par la DST, comme par le général Rondot (sur la véracité des listings, ndlr), indiquant qu’il y avait sans doute +du vrai et du faux+, n’ont été étayés que plus tard », ajoute-t-il.

Dominique de Villepin revient également dans sa note sur la « tension » avec Nicolas Sarkozy, qui avait affirmé à la fin de l’été 2004 qu’un « rapport d’enquête de la DST l’innocentant avait été occulté ».

Démentant à nouveau cette information, M. de Villepin estime dans sa note que « s’il n’y a pas eu d’inspiration politique au moment des faits, force est de constater qu’il y a eu par contre exploitation politique de ce dossier à partir du mois de juillet quand on a voulu désigner le président de la République et moi-même comme boucs émissaires ».

Dominique de Villepin doit à nouveau être entendu ce jeudi 11 octobre par les juges d’Huy et Pons au pôle financier.

Source: Agence France Presse

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