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Fadela Amara trouve "dégueulasse" l'amendement sur l'ADN: au moins, c'est dit !

« L’ADN, je ne suis pas d’accord parce que je pense qu’on touche à quelque chose qui n’est pas bon pour notre pays », a déclaré Fadela Amara, mardi sur les antennes de France Inter, secrétaire d’Etat française à la politique de la ville. « Je le dis aussi en tant que fille d’immigrés : il y en a marre qu’on instrumentalise à chaque fois l’immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse ! », a-t-elle ajouté.

Interrogée par ailleurs sur l’hypothèse d’un recours à des statistiques ethniques, elle a répondu: « ça aussi c’est un autre combat. Je ne veux pas qu’on définisse les gens en fonction de leurs origines, de leur religion. Créer des catégories de population c’est dangereux », a-t-elle estimé.

« Je suis une femme libre, ne l’oubliez jamais », a fait valoir Mme Amara. « J’ai la possibilité de dire ce que j’ai à dire et, très franchement, le jour vraiment où ce sera trop insupportable, le jour où ce sera trop dur, eh bien je partirai ! », a-t-elle dit.

Le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian a accusé mardi Fadela Amara « d’injurier les députés de la majorité », après les propos de la secrétaire d’Etat à la politique de la ville, jugeant « dégueulasse » d’ »instrumentaliser l’immigration » avec les tests ADN.

« Ce n’est pas bien d’injurier les députés de la majorité, c’est-à-dire ceux qui soutiennent le gouvernement », a-t-il déclaré à l’issue de la réunion du groupe UMP à l’Assemblée nationale.

André Vallini, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, a estimé mardi que la secrétaire d’Etat d’ouverture Fadela Amara, opposée à l’amendement sur les tests ADN, devait « pousser la logique jusqu’au bout et démissionner » si la mesure n’est pas retirée.

Mardi soir, après la polémique provoquée à l’Assemblée Nationale par ses propos, Fadela Amara a ironisé sur les « vapeurs » de certains députés de gauche après sa sortie très commentée dans laquelle elle jugeait « dégueulasse » d’ »instrumentaliser » la question de l’immigration.

« Il ne s’agit pas d’avoir des états d’âme sous prétexte que certains de l’autre côté ont quelques vapeurs et là, en l’occurrence, je parle de certains députés de gauche », a-t-elle déclaré lors d’un déplacement en soirée.

« Je pense que je n’ai certainement pas de leçons à recevoir en particulier de certains députés de gauche qui étaient là y compris quand ils étaient à un moment donné dans le gouvernement et qu’ils nous ont laissé vivre dans des endroits dégueulasses », a ajouté Mme Amara.

« Je crois qu’il faut éviter des polémiques qui sont stériles », a-t-elle encore dit. « Je n’ai aucun emmerdement de travailler avec tous les élus de tous bords qui veulent vraiment que ça change dans les cités. Il n’y a que ça qui m’intéresse: que les choses changent dans les cités. »

Source: Associated Press

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