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Hervé Mariton: "On peut réformer sans klaxonner"

Le député UMP Hervé Mariton, proche de Dominique de Villepin et président du Club Réforme et Modernité, exprime ses réserves sur l’emballement des annonces gouvernementales.

François Fillon accélère. A-t-il raison ?

En matière de réforme, il y a deux curseurs : la vitesse et l’intensité. Dans certains cas – peines planchers ou crédit impôt recherche – j’approuve sans réserve. Je crois qu’on a fait le maximum. Mais je crains qu’on privilégie parfois la vitesse aux dépens de l’intensité. Sur les universités ou sur le service minimum, nous avons fait des compromis. Et ce n’est pas la fin de l’histoire. Il y a encore un travail politique considérable. De même, sur la fusion Unedic-ANPE, ce qui est proposé n’est qu’une étape intermédiaire. Et il faut le dire aux Français.

Vous dites que les réformes sont survendues…

C’est bien de vendre, à condition de vendre ce que l’on a.

Cela vaut aussi pour les régimes spéciaux ?

Le Premier ministre veut aller vite : parfait. Il propose l’alignement sur le régime des fonctionnaires ; c’est beaucoup moins ambitieux que sur le régime général. On peut très bien aller vers la convergence des deux régimes sans toucher aux inégalités les plus criantes, aux dérogations injustifiées sur l’âge de départ à la retraite. On voit là comment l’emballement de la réforme peut se faire au préjudice de son contenu.

Diriez-vous, comme Dominique de Villepin, que la majorité compte trop de cire pompes et pas assez de critiques ?

Je pense que le volontarisme c’est bien, mais que ce qui compte, c’est le résultat. Je suis loin d’être le seul. Beaucoup de mes collègues députés ont cette envie d’aller y voir de plus près. Les Français sont dans le ravissement ? Tant mieux. Mais ils veulent aussi des réformes structurelles. Jean-Pierre Raffarin disait qu’il fallait parfois savoir réformer sans klaxonner. Il ne faudrait pas que le klaxon dispense de la réforme.

Source: Liberatino

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