Dominique de Villepin était ce soir l’invité du journal télévisé de TF1 présenté par Patrick Poivre d’Arvor.
Il s’est exprimé sur sa récente mise en examen dans le dossier Clearstream. « Je répondrai à toutes les questions. Je n’ai rien a cacher » a-t-il déclaré, se disant victime d’une « injustice ».
Après plusieurs mois de silence, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin s’est exprimé pour la première fois en longueur sur le dossier Clearstream, sur le plateau du 20h de TF1. Mis en examen pour « complicité de dénonciation calomnieuse » fin juillet, il a réaffirmé son innocence et assure avoir agi en sa qualité de Premier ministre pour demander « des vérifications, et rien d’autre », sur les listings.
« Vous êtes à un moment en responsabilité et on vous apporte les éléments d’une menace contre les intérêts internationaux de la France, ses intérêts économiques. Et bien, j’ai demandé des vérifications et à aucun moment j’ai n’ai demandé quelque chose d’autre ».
Dominique de Villepin a notamment affirmé qu’il n’invoquera pas la compétence de la Cour de justice de la République et répondra aux questions des juges d’instruction. Un ancien ministre au moment des faits incriminés a la possibilité de contester la compétence des magistrats et de demander devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris la saisine de la CJR.
Dominique de Villepin a été mis en examen le 27 juillet par les juges de l’affaire Clearstream qui lui ont interdit de rencontrer les principaux protagonistes du dossier dont Jacques Chirac. Le 31 juillet, un des avocats de Dominique de Villepin avait indiqué qu’il était convoqué par les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons le jeudi 13 septembre. L’ex-Premier ministre, mis en examen pour « complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d’abus de confiance et complicité d’usage de faux » dit n’avoir « rien à cacher » et dénonce un « procès d’intention politique ».
« J’ai agi comme ministre des Affaires étrangères et comme ministre de l’Intérieur », a assuré M. de Villepin. « Je ne saisirai pas la Cour de justice de la République, bien que j’aie agi dans le cadre de mes fonctions, parce que j’estime que je suis comme n’importe quel citoyen, comme un citoyen ordinaire et à partir de là je répondrais à toutes les questions qui me seront posées, comme je l’ai fait au mois de décembre », a-t-il déclaré.
« Je répondrai à toutes les questions qui me seront posées », a-t-il assuré. « Je n’ai rien à cacher mais je veux surtout que la justice puisse agir rapidement (…) Ce que je peux vous dire c’est que la vérité apparaîtra et que la lecture politique, l’hypothèse d’une lecture politique apparaîtra comme fausse », a-t-il insisté.
Visiblement très marqué par cette affaire, le Premier ministre a confessé que l’enquête avait laissé des traces dans son entourage. « J’ai consacré trente ans de ma vie au service de mon pays. Aujourd’hui, je vis la suspicion et ma famille, mes proches en souffrent », a expliqué Dominique de Villepin, évoquant les perquisitions à son domicile.
« Quand on subit une perquisition à son domicile, quand un assistant subit une perquisition chez lui, son enfant (subit) de la même façon, quand on soulève le matelas de vos enfants, quand on fouille dans leurs ordinateurs, quand on fouille dans leurs placards, eh bien je ne suis pas sûr que tout cela soit justifié », a-t-il dit.
« Je ne me plaindrai jamais mais je me pose la question : pourquoi cet acharnement, pourquoi suis-je dans cette affaire victime d’une telle injustice », a demandé Dominique de Villepin qui s’est dit animé « d’une certaine rage ».
« Dans cette affaire, on me fait un procès d’intention politique, à partir d’éléments que l’on suppose que j’ai connus, que l’on suppose que j’ai eus en main et que je n’ai pas eus en main », a estimé Dominique de Villepin, interrogé sur une éventuelle volonté de nuire à son collègue au gouvernement Nicolas Sarkozy, dont le nom apparaissait dans les listings falsifiés de l’affaire Clearstream.
« Dans ma démarche, il n’y pas d’ambition personnelle, et je trouve quelque peu piquant qu’aujourd’hui on veuille me présenter comme quelqu’un qui a voulu éliminer un soi-disant rival, sachant justement que je n’ai jamais fait preuve d’ambition personnelle en matière politique », a-t-il affirmé.
Sources: TF1 et Reuters
Vidéo: http://tf1.lci.fr/infos/media/france/0,,3530717,00-dominique-villepin-aujourd-hui-vis-suspicion-.html