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Les premières dames de France (4/6): Danielle Mitterrand, l'autre politique du sommet de l'Etat

Ancienne résistante, militante socialiste, tiers-mondiste engagée, l’épouse de François Mitterrand n’a jamais mis son drapeau dans sa poche. Et celui-ci a toujours composé avec cette femme énergique.

Ce couple de l’an I de la Libération, marié en octobre 1944, a connu des soubresauts dès la carrière ministérielle de François Mitterrand sous la IVe République. «Un mariage se transforme au cours des années, a déclaré Danielle Mitterrand en 1996, deux mois après la mort de son mari. Mais l’amour n’est pas moindre. Il est même tellement fort qu’il peut se partager.»

Ce «partage» était déjà effectif quand le leader socialiste s’installe à l’Elysée en 1981. Mazarine Pingeot est née six ans et demi plus tôt… Sous les Mitterrand, l’Elysée servira de lieu de travail à monsieur et madame. Danielle elle est restée rive gauche dans le domicile familial de la rue de Bièvre. Les époux ont une espèce d’accord tacite. Etablie dans une partie du château, la First Lady a imposé une sorte d’activité personnelle au sommet de l’Etat. «J’étais dans mon domaine, c’est-à-dire dans mon aile, a-t-elle expliqué à L’Express. (…) Je tenais mon rôle de représentation quand c’était nécessaire, et j’essayais d’utiliser au mieux les contacts établis dans ce cadre de rencontres internationales pour défendre mes causes avec les meilleurs soutiens… Combien de fois François ne m’a-t-il pas dit que j’exagérais !»

Ce jeu de diplomatie parallèle que la première dame pratiqua depuis l’Elysée, via sa Fondation France Libertés, déclencha à plusieurs reprises les foudres du Quai d’Orsay. Question kurde, aide à Cuba ou libertés en Tunisie : les dossiers favoris de Danielle Mitterrand ont mis plus d’un diplomate français en difficulté, forcé d’expliquer que les propos et les campagnes de madame n’engageaient pas monsieur…

Source: Le Figaro Magazine

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