Ce matin, Nicolas Sarkozy a contesté lundi l’engagement pris par Dominique de Villepin de ramener les comptes publics à l’équilibre en 2010 et non en 2012, assurant qu’il avait été pris « trois semaines avant le premier tour » de la présidentielle.
Ce soir à Bruxelles, sous la pression de nos partenaires européens, le Président semble avoir partiellement fait machine arrière: « Si on n’a pas de résultats de croissance, on y sera en 2012″, a affirmé Nicolas Sarkozy. « Je ferai tous mes efforts pour y être en 2010″.
« Le président de la République a tenu à rappeler une chose: l’engagement de revenir à 2010 (…) a été pris trois semaines avant le premier tour des élections présidentielles. (Il) a rappelé simplement que trois semaines avant le premier tour des élections présidentielles, c’était peut-être un peu rapide pour prendre un engagement de cette nature », a rapporté le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, lors du compte-rendu du conseil des ministres.
« L’engagement a été pris en avril 2007, ce qui n’a pas forcément beaucoup de sens », a commenté Laurent Wauquiez.
Or, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin avait fixé dès janvier dernier l’objectif de ramener la dette publique à l’équilibre en 2010 -soit à 60% du PIB-, puis à 55% en 2012. « Nous sommes aujourd’hui à 64% de dette publique. Nous pouvons être à 60% en 2010 et viser 55% en 2012″, avait-il déclaré le 16 janvier 2007 lors de ses voeux à la presse.
Nicolas Sarkozy était attendu en fin d’après-midi à Bruxelles pour la réunion de l’Eurogroupe, alors que les partenaires européens de la France s’inquiètent du risque d’une sortie de route budgétaire. Alors qu’on demandait à la ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui l’accompagne, si elle pensait pouvoir rassurer, elle a répondu dans la cour de l’Elysée: « On va faire tout ce qu’il faudra pour ça ».
Lors de son discours de politique générale mardi dernier, le Premier ministre François Fillon a promis que la dette publique serait ramenée « en deçà de 60% du PIB » et que les finances publiques reviendraient à l’équilibre « en 2012 au plus tard ».
Face à la pression de ses partenaires européens ce soir à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a cependant adouci le ton et déclaré que la France ferait tout son possible pour ramener ses comptes publics à l’équilibre d’ici 2010. « Si on n’a pas de résultats de croissance, on y sera en 2012″, a promis le président français, premier chef d’Etat à participer à une réunion de l’Eurogroupe.
« Il faut un peu de temps pour que les réformes génèrent des économies », a plaidé Nicolas Sarkozy. « Je ne demande pas des délais pour différer un effort des maîtrises des dépenses publiques ».
« Les réformes que l’Europe attend de la France depuis si longtemps, la France va les mettre en oeuvre », a-t-il martelé. « On affectera tous les surplus de la croissance à la réduction » de la dette, a assuré Nicolas Sarkozy.
Le Pacte de stabilité et de croissance demande aux 13 pays utilisant l’euro comme monnaie unique d’avoir une dette publique inférieure à 60% de leur Produit intérieur brut (PIB).
« Si on n’a pas de résultats de croissance, on y sera en 2012″, a affirmé Nicolas Sarkozy. « Je ferai tous mes efforts pour y être en 2010″.
Source: Associated Press