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La rupture? Quelle rupture?

Le jugement de Pierre Lellouche sur les modifications apportées par Nicolas Sarkozy à la réforme des universités est sans appel : «Un projet qui, sur un tel sujet, bannit à l’avance les mots « sélection » et « frais d’inscription » est un projet qui ne servira rigoureusement à rien.»

Le député de Paris estime que «l’autonomie n’est jouable que si les universités disposent d’un budget propre, donc de la possibilité d’augmenter leurs droits d’inscription en fonction de leurs besoins.»
«On doit bien sûr mettre en place des mécanismes de bourses et de prêts, comme il en existe chez nos voisins, explique-t-il ; mais, sans droits d’inscription et sans sélection, on assure la pérennité du système inégalitaire qui existe aujourd’hui.»

L’ancien professeur Lellouche (à Sciences Po et à l’ÉNA notamment) est le plus sévère avec le texte qui devrait être présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine, mais il n’est pas le seul à s’inquiéter. Et le sort des universités n’est pas l’unique préoccupation des élus de la majorité : ils s’interrogent aussi sur l’avenir du service minimum.

Les syndicats, qui doivent remettre avant le 4 juillet au gouvernement les modifications qu’ils souhaitent apporter à l’avant-projet de loi sur «le dialogue social et la continuité du service public des transports», font du «délai de prévenance» un point dur de la négociation. Dans sa version actuelle, le texte impose aux salariés d’annoncer leur participation à une grève 48 heures avant son déclenchement. Tous les syndicats, de la CGT à la CFTC, veulent ramener ce délai à «quelques heures».

«Moi, le délai de 48 heures me convient très bien, commente Hervé Mariton. C’est celui que j’avais prévu dans la proposition de loi que j’ai déposée en septembre 2004.» Le député de la Drôme ne veut pas faire de «procès d’intention» à l’exécutif. Il jugera «au résultat», en prévenant tout de même que «se montrer ouvert à la discussion, c’est parfait, à condition de ne pas dénaturer l’objectif que l’on poursuit».

«La promesse du service minimum et la sélection à l’Université nous ont permis de convaincre les électeurs du FN de revenir dans le giron républicain, souligne Claude Goasguen. Nous avons l’ardente obligation de tenir nos engagements
Le député de Paris relève un décalage géographique et politique entre le gouvernement et la nouvelle majorité : «Ce sont les libéraux qui ont marqué des points, sur un arc de cercle qui va de Perpignan à Menton. Le centre de gravité du nouveau groupe est plus au Sud et plus à droite. Le gouvernement doit réaliser que l’OM a définitivement battu le PSG.»

Pour encourager la prise de conscience, Claude Goasguen souhaite que les libéraux forment «un axe solide, qui constitue à la fois un point d’ancrage et une garantie de l’application rigoureuse des engagements du chef de l’État.» La question sera au menu du dîner avec Alain Madelin, François Goulard et Hervé Mariton, organisé demain par le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Hervé Novelli, fondateur des Réformateurs.

Source: Le Figaro

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