« Pensez à nous dimanche prochain ! » Après une courte nuit, Alain Juppé a aussitôt enfourché son vélo pour délivrer ce message aux Bordelais. Le numéro deux du gouvernement a bien l’intention de continuer à mener sa campagne « du matin jusqu’au soir », aux côtés de son suppléant Hugues Martin, pour conquérir chaque voix.
L’ancien premier ministre est en ballottage favorable pour le second tour des législatives sur la deuxième circonscription de la Gironde. Dans cette dernière ligne droite, le ministre de l’Écologie sait que « tirer des sonnettes » et « serrer des mains » est plus important que jamais.
Lors du scrutin de dimanche, il a obtenu 43,73 % des voix, devançant ainsi de quelque 4 000 voix la socialiste Michèle Delaunay, qui a recueilli 31,36 % des suffrages. Le secrétaire général délégué de l’UMP, Patrick Devedjian, a assuré hier qu’Alain Juppé devrait « être élu sans aucune difficulté ».
Si le ministre de l’Écologie part favori pour le deuxième tour, il se montre cependant prudent. Alain Juppé est en effet loin du score qu’il avait décroché en 2002, lorsqu’il avait frôlé sa réélection dès le premier tour avec 48,28 % des voix. Il se place néanmoins en meilleure position qu’Hugues Martin, le député sortant, qui avait obtenu 43,2 % des voix lors de la partielle de 2004. Un écart de seulement 566 voix l’avait alors séparé de Michèle Delaunay au deuxième tour.
Le numéro deux du gouvernement a lancé dès dimanche soir « un appel à tous ceux qui ne lui ont pas apporté leurs suffrages pour qu’ils le rejoignent ». Un appel du pied tout particulièrement adressé au candidat du MoDem, Ludovic Guinard, qui a obtenu 8,31 % des voix. Le maire de Bordeaux a d’ailleurs rencontré dès hier matin les représentants girondins du MoDem. « J’ai tenu à faire le point avec eux et leur dire que nous étions tout à fait près, dès dimanche prochain et pour la suite, à continuer à travailler dans le cadre d’une alliance globale sur notre département », a précisé Alain Juppé hier à la cohorte de journalistes qui l’accompagnait dans sa tournée des quartiers. « J’attends leur réponse définitive, car je crois qu’ils souhaitaient que François Bayrou se prononce avant », a-t-il précisé.
Pour sa part, Michèle Delaunay, qui juge « la victoire arithmétiquement possible », a lancé un appel aux abstentionnistes. « Il faut que chaque électeur se rende compte que la victoire est possible, qu’elle est entre leurs mains, qu’ils pèsent leurs responsabilités et qu’ils confirment leur vote des présidentielles », a souligné cette cancérologue du CHU de Bordeaux, estimant que « chaque abstentionniste vote pour le numéro deux du gouvernement qui bénéficie d’une surface médiatique considérable ».
La candidate PS devrait recevoir un soutien de poids cette semaine. Ségolène Royal devrait en effet venir, demain, lui prêter main-forte au cours d’un meeting. S’agissant des reports de voix, elle pourra, normalement, compter sur celles obtenues par les candidats de l’extrême gauche, qui totalisent quelque 5,70 %. Par ailleurs, elle aura le soutien du candidat Vert Pierre Hurmic, qui a obtenu 6,83 % des suffrages. Mais Alain Juppé espère que ses nouvelles fonctions de ministre de l’Écologie lui permettront de grignoter quelques voix du côté de l’électorat vert.
Source: Sophie Austruy (Le Figaro)
