Pour le cinquantenaire de la signature du traité de Rome, ce 25 mars, le Gouvernement de Dominique de Villepin s’est mobilisé pour célébrer un moment majeur de l’histoire européenne. Le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Culture ont voulu que tous les Français prennent conscience du chemin accompli en cinquante ans et de la nécessité de poursuivre l’intégration européenne.
Le traité de Rome, signé le 25 mars 1957 par six pays – l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas -, instaure la Communauté économique européenne (CEE), communément appelée « Marché commun » et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). En inscrivant la solidarité dans le cadre des politiques communes, le traité de Rome ouvre une ère de paix sans précédent dans l’histoire européenne.
Regarder les cinquante dernières années et les cinquante années à venir
Le 25 mars, à l’initiative de la Présidence allemande du Conseil de l’Union européenne, les vingt-sept États membres ont fait une déclaration commune « des responsables de l’Union », formule qui recouvre non seulement le conseil, mais aussi l’ensemble du triangle institutionnel – Conseil de l’UE, Parlement européen, Commission européenne.
Cette déclaration énonce les valeurs et les ambitions de l’Europe. Elle vise également à confirmer la volonté commune des Européens, après cinquante ans d’intégration, de concrétiser ces ambitions. Dans ce texte, les Vingt-sept se donnent l’objectif d’asseoir l’Union européenne sur des bases communes rénovées d’ici les élections au Parlement européen de 2009.
Les États membres avaient mené des consultations avec la Présidence allemande sur l’élaboration du texte, auxquelles ont également pris part le président du Parlement européen, Hanz-Gert Pöttering, et le président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso.
La déclaration de Berlin
Catherine Colonna avait été désignée par le président de la République pour exprimer la position de la France sur ce texte : redonner du souffle et de l’impulsion au projet européen. Le 2 février, à Berlin, elle a ainsi exprimé la volonté des Français de donner un nouvel élan à la construction européenne. Selon la position française, la déclaration de Berlin devait identifier les défis de l’Union et affirmer la volonté d’action collective des États membres.
Quant à lui, le comité d’honneur réunit les acteurs de la construction européenne, de ses débuts à aujourd’hui. Il est présidé par Maurice Faure, ancien ministre et signataire du traité de Rome en tant que secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Le comité rassemble également des responsables politiques et parlementaires, des journalistes couvrant les questions européennes, des responsables d’associations à vocation européenne et des personnalités du monde de la culture comme Sarah Biasini, la marraine du comité.
D’autre part, avec le Centre d’information sur l’Europe, le Gouvernement a lancé une campagne d’information sur les événements des 24 et 25 mars et sur l’histoire de la construction européenne.
Une Maison de l’Europe sur Second life
Le site traitederome.fr retrace cinquante ans d’aventure européenne et permet d’accéder, en quelques clics, à l’ensemble des festivités prévues dans le cadre du cinquantenaire. Il est alimenté par des témoignages de membres du comité d’honneur et d’autres personnalités européennes. Les internautes peuvent y trouver des documents d’époque mis à disposition par le ministère des Affaires étrangères : archives historiques déclassées, télégrammes diplomatiques, photos, films d’archives…
Catherine Colonna a également souhaité que l’Europe soit présente sur Second Life, univers virtuel très prisé des internautes. Le Gouvernement a donc récemment inscrit le 25 mars parmi les événements de ce monde simulé. Il y a construit une Maison de l’Europe dans laquelle une jeune femme virtuelle, Europe Rossini, répond aux questions lors de permanences qui ont lieu tous les jours de 15h à 16h.
Ainsi, les 24 et 25 mars, les Européens fêtent l’Europe à tous les niveaux, européen, national et local. Dans toute la zone euro, une pièce de monnaie de deux euros sera frappée spécialement pour l’occasion. En France, La Poste émettra le 26 mars un timbre commémoratif à 0,54 euro, tiré à cinq millions d’exemplaires.
Les festivités se déroulent dans de nombreuses villes européennes. En France, le ministère des Affaires étrangères a apporté un cofinancement à quarante associations souhaitant participer à l’événement, et ce sur tout le territoire. A Berlin, le gouvernement fédéral allemand organise une grande fête de l’Europe. Une manifestation en plein air a notamment lieu, ce dimanche 25 mars, autour de la porte de Brandebourg, lors de laquelle tous les États membres de l’UE seront représentés.
Sommet de la jeunesse à Rome
A Rome, les jeunes de 18 à 30 ans de tous les pays de l’UE se réunissent lors d’un Sommet de la jeunesse. L’occasion de débattre de l’avenir de l’Europe, parallèlement au sommet informel des chefs d’État et de gouvernement de Berlin.
Renaud Donnedieu de Vabres s’est également rendu à Rome les 22 et 23 mars. Il a participé à un colloque « Dialogues européens » à la Villa Médicis. Les débats ont porté sur le projet européen et sur la circulation des œuvres et des langues en Europe. Le ministre a également assisté à l’attribution du nouveau label « Patrimoine européen » à la place du Capitole.