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Aux Etats-Unis, au Charlie Rose Show, Dominique de Villepin parle de la présidentielle et de l'après-Matignon

Dominique de Villepin a profité d’un passage jeudi soir sur une chaîne de télévision américaine pour confier qu’il n’avait jamais rêvé être président en 2007 et qu’il accepterait bien, après Matignon, « toute mission » dans le règlement des crises internationales par exemple.

Invité de l’émission « The Charlie Rose Show », le Premier ministre, en visite aux Etats-Unis, s’est exprimé longuement en anglais sur les questions de politique étrangère avant d’être interrogé sur la situation en France.

« Non », a-t-il ainsi répondu au présentateur qui lui demandait s’il aurait voulu être le candidat de l’UMP pour la présidentielle à la place de son ancien rival Nicolas Sarkozy, auquel il s’est finalement rallié lundi après que le président Jacques Chirac a officialisé sa non-candidature à un nouveau mandat.

A la question: « vous ne pouvez pas me regarder dans les yeux et dire que vous ne vouliez pas devenir président ? », il a rétorqué: « si ». « Quand le président m’a demandé de devenir Premier ministre » en mai 2005, « je savais qu’il y a une règle non écrite » en politique: « quand vous devenez Premier ministre (…) vous n’êtes pas en position d’être candidat à la présidentielle. Je le savais« .

« Si vous voulez briguer » l’Elysée, « n’allez pas à Matignon », a-t-il ajouté.

« J’ai voulu prouver qu’un gouvernement pouvait se sacrifier pour servir les Français durant cette période très difficile« , a affirmé M. de Villepin, en jurant n’éprouver aucune amertume.

Se définissant comme un Premier ministre qui a gouverné « sans calcul » ni « plan de carrière », il a dit: « bien sûr, si j’étais un homme politique qui réfléchit à ce qui va se passer à l’étape suivante, j’aurais beaucoup de maux de tête aujourd’hui et je serais dans une situation très difficile. Mais ce n’est pas le cas ».

Interrogé sur la percée de François Bayrou dans les sondages, il a estimé que « tous les scénarios sont possibles aujourd’hui » sur les deux candidats qui s’affronteront au second tour.

Invité à dire s’il jugeait probable la qualification du candidat UDF au détriment de Ségolène Royal, il a dit: « c’est trop tôt dans la campagne (pour le dire) (…) Mais rien ne doit être exclu et je pense qu’il est très important d’être capable d’expliquer aux Français quels sont les différents scénarios ».

M. de Villepin, qui a adopté ces derniers temps la devise « ailleurs et autrement » pour évoquer son avenir et qui ne semble toujours pas vouloir briguer de mandat électif, a également dit être prêt à accepter « toute mission importante » qui serait conforme « à ses valeurs ».

« J’ai toujours été un homme de combat, de mission, d’action (…) Toute mission importante, toute bonne mission, toute action qui pourrait être vraiment conforme à mes valeurs, je crois que cela m’intéressait », a-t-il ajouté en précisant que « bien sûr », il allait se remettre à écrire des livres et de la poésie.

Devant quelques journalistes, il a aussi confié qu’il avait « des idées assez claires » sur ce qu’il comptait faire après la présidentielle et qu’il ne pensait pas « être voué à prendre de longues vacances« .

« S’il y a des crises » dans le monde « et qu’on peut aider à y faire face », pourquoi pas dans le cadre de l’ONU, « je serai naturellement toujours prêt« , a ajouté M. de Villepin car il a été « formé à la gestion de crise ».

Source: Frédéric Dumoulin (AFP)

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