« Quatre-vingt neuf Etats ont à ce jour aboli la peine de mort et chaque année de nouveaux Etats mettent fin à ce châtiment d’un autre âge. Cela doit être pour nous une invitation à poursuivre nos efforts », souligne le Premier ministre dans un message lu à l’issue du 3e congrès mondial contre la peine de mort, à Paris.
Nous devons « continuer le long travail de sensibilisation des Etats et des opinions publiques », a-t-il ajouté.
En 2005, 2.148 personnes ont été exécutées dans 22 pays. Ces exécutions ont été recensées à 94% en Chine, Iran, Arabie saoudite et aux Etats-Unis, selon l’organisation « Ensemble contre la peine de mort ».
L’exécution par pendaison de l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein le 30 décembre dernier a relancé le débat sur la peine de mort.
Sous l’impulsion de Jacques Chirac, la France a décidé d’inscrire l’abolition de la peine de mort dans sa Constitution.
Les députés ont adopté le 30 janvier un projet de loi qui ajoute un article au titre VIII de la Constitution disposant que « nul ne peut être condamné à la peine de mort ». Le Sénat doit examiner le texte le 7 février.
Le projet de loi devra être voté dans les mêmes termes par les deux assemblées puis, pour son adoption définitive, soumis à référendum ou au Parlement réuni en Congrès à Versailles où les trois-cinquièmes des suffrages exprimés sont requis.
Le Parlement devrait être convoqué en Congrès le 19 ou le 26 février.
L’abolition de la peine de mort avait été la première grande mesure prise par François Mitterrand dès son élection à la présidence de la République en mai 1981. Défendue par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, la loi a été promulguée le 9 octobre 1981. La guillotine a été utilisée en septembre 1977 pour la dernière fois en France.
La peine capitale est encore appliquée dans 78 pays à travers le monde.
Source: Reuters