Dominique de Villepin, fort de nouvelles avancées sur le front du chômage, a voulu se tailler mardi un rôle dans la campagne, souhaitant contribuer à ce que celle-ci « puisse le plus possible être ancrée dans la réalité des choses et des choix et dégager de véritables perspectives d’action pour notre pays ».
Le Premier ministre, qui donnait sa conférence de presse mensuelle dans l’usine L’Oréal de Rambouillet (Yvelines), a présenté son bilan comme « le socle d’un nouvel élan français« .
Selon lui, la campagne doit partir de « la réalité, qui est que les choses vont mieux » en France, et que 2006 aura été pour l’emploi « la meilleure année depuis 2000« .
Dès « les mois à venir », a-t-il annoncé, le taux de chômage sera ramené « autour de 8% » de la population active, ce qui « veut dire que pour la première fois depuis un quart de siècle nous aurons comblé une partie de notre retard par rapport à nos voisins les plus performants ».
Le taux de chômage atteignait 8,7% en novembre 2006 et les chiffres de décembre, sans doute meilleurs, étaient attendus mardi soir.
En proclamant sa volonté de diriger « jusqu’au dernier jour un gouvernement d’actions et de résultats« , M. de Villepin a dessiné ce que pourrait être son apport personnel à la campagne électorale de la droite, à moins de trois mois de la présidentielle.
Plus tard à l’Assemblée nationale, il a même pris soin de distinguer la fin de son bail à Matignon de celle de deux de ses prédécesseurs, dont l’un, Edouard Balladur, fut le mentor de Nicolas Sarkozy.
« J’ai tiré les leçons du gouvernement Balladur (1993-95, NDLR), j’ai tiré les leçons du gouvernement Jospin (1997-2002, NDLR), et j’en suis arrivé à la conclusion que la bataille du chômage méritait d’être menée jusqu’au bout« , a-t-il lancé, répétant la même phrase pour « la croissance » et « le désendettement ».
A Rambouillet, le Premier ministre a insisté sur la dette publique, un thème peu développé dernièrement par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
Réduire la dette, a-t-il redit, est ce qui fera retrouver à la France sa « crédibilité » et dégagera des marges de manoeuvre pour l’action politique.
Il a souligné le retour du déficit public à 2,7% du produit intérieur brut en 2006, un chiffre montrant « qu’avec de la volonté et de la constance, nous pouvons rétablir les comptes publics rapidement ».
Sur la croissance, l’orientation scolaire, ou la santé publique avec l’interdiction du tabac, Dominique de Villepin a encore indiqué « un chemin » de « pragmatisme » qui serait celui de « l’énergie », des « idées » et des « solutions« .
Quant à son « objectif », c’est que la campagne « puisse le plus possible être ancrée dans la réalité des choses et des choix, et dégager de véritables perspectives d’action pour notre pays ».
Dominique de Villepin veut aussi « contribuer à faire en sorte que la bulle de frustration, de haine, de colère soit crevée avant même l’échéance électorale », estimant que sur tous ces points, sa « responsabilité est centrale« .
« Plus une campagne est aboutie, plus elle est mûrie sur le plan démocratique, plus elle permet rapidement à un nouveau gouvernement et à un président de passer à l’action« , a-t-il assuré.
Le Premier ministre a enfin opposé mardi son credo pour l’action aux « polémiques » et aux « jérémiades ».
A l’Assemblée, il a mis en garde le chef du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault, qui l’interpellait sur le maintien de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. « Les polémiques », lui a-t-il lancé, « c’est un peu comme les boomerangs: on les lance, et ils vous reviennent en pleine figure ».
Source: Christophe Schmidt (AFP)