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Discours d'ouverture de la réunion du Rassemblement des Jeunes pour la Vème République (RJVR)

Je vous remercie chaleureusement pour votre présence. Car après tout, vous êtes venus ici à l’appel d’un rassemblement inconnu pour soutenir une candidature pour l’instant hypothétique, le tout uniquement relayé par quelques blogs et quelques mails. Il en fallait de la force de conviction pour venir ici aujourd’hui. Mais je crois que c’est ce qui nous réunit tous ici. Nous avons tous des idéaux, des convictions, des principes que nous estimons mal représentés dans la campagne actuelle.

Cette réunion a un double but : vous présenter ce que nous souhaitons faire et discuter avec vous de ce que nous pouvons faire ensemble pour appeler, faire émerger et soutenir une candidature alternative. Avant de poursuivre, je vais commencer par nous présenter et vous expliquer ce qui nous a amené à lancer cet appel.

Derrière le Rassemblement des Jeunes pour la Vème République, il y a un groupe de personnes qui se sont rencontrés sur Internet. Quatre des cinq membres fondateurs tiennent des blogs de soutien à Dominique de Villepin. Fin 2006, nous nous sommes rencontrés. Et nous avons décidé d’unir nos forces pour mener de nouvelles actions en dehors du web. Cette réunion est la première de ces actions ! Je tiens à préciser que nous sommes complètement indépendants de qui que ce soit. Nos initiatives sont également purement personnelles.

Avant de vous expliquer pourquoi nous avons souhaité vous réunir aujourd’hui, je tiens à préciser une chose. Nous menons une démarche positive. Notre appel n’est pas dirigé contre un candidat en particulier puisqu’aucun des candidats actuels ne correspond à nos attentes. Et si nous en étions restés là, nous n’aurions rien, je dis bien rien organisé. C’est parce qu’il y a une personne dont nous partageons les idées et la méthode et dont nous pensons que la personnalité convient parfaitement au rôle du Chef de l’Etat, que nous sommes là aujourd’hui. Même si nous avons choisi cette date symbolique pour notre réunion, nous souhaitons l’inscrire dans une démarche positive et non négative. Il aurait été facile de faire des petites phrases sur les uns et les autres. Nous allons essayer de ne pas le faire et je vous demanderai de l’éviter. Cela ne nous avancerait à rien. Concentrons-nous sur tout ce que nous pouvons faire pour défendre nos idées.

Mais revenons à notre appel. Ne nous berçons-nous pas d’illusions ? Après tout, quand on regarde certains média, nous sommes déjà au second tour ! Circulez, il n’y a rien à voir ! Le seul intérêt de cette campagne serait de savoir qui de Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal gagnera le 6 mai. Et quand on voit parfois un autre candidat, on lui demande presque toujours de se positionner par rapport aux deux favoris. La quasi-totalité des commentaires, des articles, des couvertures sont pour Ségolène et Nicolas. Pourtant, ironie de l’histoire, les deux favoris de janvier ne se sont presque jamais retrouvés au second tour en mai. Les mêmes analystes qui annonçaient trois mois avant le vote des Français la victoire certaine de Balladur en 1995, celle de Jospin en 2002 et celle du « oui » à la Constitution, assurent avec la même force aujourd’hui que le second tour est déjà joué. Nous ne sommes pas encore entrés dans la vraie campagne ! Tout reste à écrire ! Toute l’histoire de la Cinquième République montre que les élections se décident dans les deux derniers mois de campagne. Nul doute que les Français réserveront une nouvelle surprise aux prévisionnistes malheureux de ces dernières années. Car comme nous l’a conseillé Jacques Chirac, les Français feront vivre intensément leurs convictions.

Le choix du 14 janvier n’est bien sûr pas anodin. Pour citer le Général de Gaulle, nous pensons que « Le Président de la République ne saurait être confondu avec aucune fraction. Il doit être l’homme de la nation toute entière, exprimer et servir le seul intérêt national ». Et cela s’étend aux partis. La Vème République n’est pas la République des partis. Grâce au référendum de 1962, ce ne sont plus les élus qui désignent le Président de la République, mais ce sont les Français qui l’élisent directement au suffrage universel. Ce choix, validé par les Français contre tous les partis il y a 45 ans, défini la fonction présidentielle. Le Président est au-dessus des partis. Il ne dépend pas d’eux. Du coup, s’il est naturel que des partis donnent des investitures, ces investitures ne sont en aucun cas limitatives. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis ! Edouard Balladur a bien du culot de réclamer l’union autour du candidat investi par l’UMP, lui qui s’était présenté contre le candidat investi par son parti en 1995 !

Nous souhaitons un Président qui respecte la chose publique. Un Président qui refuse d’arrêter de gouverner au prétexte qu’il faut commencer une campagne 6 mois avant. Un Président respectueux de l’argent de l’Etat, au point de réduire le déficit à la veille des élections, alors que tant de gouvernements n’ont pas hésité à dépenser sans compter dans ces mêmes circonstances. Un Président qui a une vision de notre pays et qui n’est pas seulement épris de pouvoir. Un Président qui sache travailler en équipe, mettre en valeur les uns et les autres. Un Président qui sache travailler avec des personnalités diverses, et pas seulement s’entourer de lieutenants. Un Président qui sache rassembler au-delà de son propre camp, qui puisse rassembler les Français. Un Président qui sache conjuguer souci de la justice sociale et compétitivité du pays et de ses entrepreneurs. Un Président qui sache tenir la barre fermement en cas de crise. Un Président indépendant de la « corbeille », où la politique de la France ne doit jamais se faire. Un Président capable d’agir rapidement et de prendre des positions claires. Un Président qui ne s’aventure pas à des comparaisons hasardeuses sur la justice chinoise quand il est reçu par l’administration de ce pays. Enfin, un Président qui défend la place originale de la France dans le monde, plutôt que l’alignement pur et simple sur les Etats-Unis.

Bref, pour toutes ses raisons, nous ne pouvons pas être satisfaits des candidatures qui existent aujourd’hui. C’est pourquoi nous appelons à une autre candidature de rassemblement républicain. Etant donné la décision de Michèle Alliot-Marie, nous pensons que Dominique de Villepin est le mieux placé pour ce combat si le Président de la République décide de ne pas se représenter. Nous devons être clair. Nous n’avons aucune idée sur la possible décision du Premier Ministre. Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’il ait déjà pris sa décision. Il y a encore du temps après tout. Nous savons donc que nos efforts n’aboutiront pas forcément à une candidature. Mais ce n’est pas grave car nous nous battons pour des convictions, des principes. Et ces derniers sont éternels !

Si jamais tout ce que faisons aujourd’hui n’était pas directement utile lors de la présidentielle de 2007, nos efforts ne seraient pas perdus. D’autres échéances suivront. Nous pouvons rejoindre un rassemblement républicain dont Dominique de Villepin serait l’inspirateur. Car il faut être clair, si Dominique de Villepin ne se présentait pas, Nicolas Sarkozy va perdre face à Ségolène Royal. Beaucoup ont oublié qu’elle avait dit fin 2005 qu’elle admirait Tony Blair. Elle a eu l’intelligence de ne plus le dire, étant donné le manque de popularité de ce dernier au sein de la gauche française. Néanmoins, sa campagne en est très inspirée et son positionnement mettra structurellement Nicolas Sarkozy en minorité au second tour. Tout d’abord, Nicolas Sarkozy sera le meilleur rassembleur de la gauche au premier et au second tour. Ensuite, les voix de l’UDF s’éparpilleront entre les deux candidats au second tour. Et enfin, même les voix populaires du FN ne se reporteront pas si facilement sur le candidat de Neuilly, des grands patrons et des vedettes du show-biz au comportement douteux.

Mais, très honnêtement, si nous nous battons aujourd’hui, ce n’est pas pour ça. C’est parce que nous espérons qu’il y a une chance raisonnable que le Premier Ministre se présente et qu’il gagne. Toutes les campagnes présidentielles ont connu de grandes surprises. Soyons la surprise de cette élection ! C

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