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Dominique de Villepin prône une vraie "flexi-sécurité" à la française

Dominique de Villepin a estimé lundi dans une nouvelle incursion dans le débat présidentiel que l’objectif devait être de ramener de « 8% à 6% » de la population active le taux de chômage en France dans les prochaines années grâce à la mise en place d’une « vraie flexi-sécurité à la française ».

« Nous serons passés en deux ans de plus de 10% à 8% de taux de chômage. L’objectif, désormais, c’est de passer de 8% à 6%« , a déclaré le Premier ministre lors de la remise du rapport annuel du Centre d’analyse stratégique (CAS, ex-Commissariat au plan). Il n’a pas fixé de date pour atteindre cet objectif.

Dominique de Villepin s’est félicité des résultats obtenus depuis juin 2005 dans la lutte contre le chômage, priorité absolue de son action. « Selon les estimations de l’INSEE, nous serons en juin prochain au niveau le plus bas atteint par la France depuis 25 ans« , a-t-il rappelé.

Le chef du gouvernement a cependant remarqué que « le chômage ne baissera pas sans une politique de l’emploi active« . « Ce n’est pas parce que la population active diminuera que le chômage disparaîtra », a-t-il prédit.

« Dans la lutte contre le chômage, notre pays ne peut se permettre ni pause, ni retour en arrière« , a averti le Premier ministre. « Nous devons au contraire dans les prochaines années maintenir des politiques de l’emploi énergiques et inventer de nouveaux instruments ».

Dominique de Villepin a notamment évoqué la fusion ANPE-Unedic, évoquée jeudi dernier par Jacques Chirac lors de ses voeux, et la « remise à plat » du système d’allocations-chômage.

« Nous devons aussi réfléchir tous ensemble avec les syndicats, avec les entreprises, avec les économistes, à la mise en place d’une vraie flexi-sécurité à la française« , a poursuivi le chef du gouvernement. Ce système, inventé au Danemark, consiste à combiner la flexibilité pour les entreprises et la sécurité pour les salariés face aux mutations du travail.

Dans ce cadre, Dominique de Villepin a retenu « deux propositions intéressantes » dans le rapport du CAS. Il a repris à son compte l’idée d’offrir une année de formation gratuite pour les moins qualifiés dans les dix ans qui suivent leur entrée sur le marché du travail.

« Pour que cette mesure soit efficace, elle devrait s’accompagner d’une réforme en profondeur de notre système de formation continue« , a souligné le Premier ministre, ajoutant qu’il s’exprimera « dans les prochaines semaines » sur le sujet.

Reprenant une autre piste évoquée par le rapport du CAS, Dominique de Villepin a prôné « un engagement total en faveur des jeunes qui souhaitent acquérir une qualification ou un diplôme de bon niveau et qui ne disposent pas des ressources suffisantes ». Il a évoqué la possibilité d’un « système de prêts avantageux » pour les étudiants boursiers. Il a demandé au CAS de lui remettre des propositions chiffrées sur ce sujet « d’ici le 15 février ».

Le Premier ministre a précisé qu’il reviendrait sur ces questions et sur « trois grands défis au coeur de la France de demain » le 16 janvier à l’occasion de ses voeux à la presse: la famille, les inégalités et la compétitivité des entreprises.

Source: Associated Press

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