Le Premier ministre Dominique de Villepin, accompagné du ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau, a annoncé vendredi matin à la cave coopérative de Saint-Geniès-des-Mourgues (Hérault), en pleine terre viticole, le maintien de mesures sociales et fiscales d’aide aux viticulteurs, en proie à la surproduction et à la mévente.
« Nous reconduirons le report des cotisations sociales pour les exploitations les plus fragilisées« , a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, il concerne 60% du montant des cotisations. J’ai demandé au ministre de l’Agriculture d’étudier avec le président de la Mutualité sociale agricole la possibilité d’un report à 100% pour les situations les plus difficiles« .
Autre geste de l’Etat, accueilli sous les applaudissements: une remise intégrale de la taxe professionnelle sur le foncier non bâti due au titre de 2006. « Comme en 2005, elle sera accordée dans la quasi-totalité des dossiers ». « Au total, 100 millions d’euros ont été mobilisés par l’Etat en 2006″, a-t-il rappelé.
Si « la situation difficile justifie le niveau des aides », Dominique de Villepin a exhorté les viticulteurs à l’auto-critique et à la mutation. Face à la baisse de la consommation et la concurrence des vins australiens, américains et chiliens, il les a invités à faire preuve « d’imagination » sur un plan commercial et marketing en « cassant les individualismes » qui ont parfois cours dans ce vignoble immense du Languedoc-Roussillon -270.000 hectares de vignoble, production annuelle de 16 millions d’hectolitres.
« Pour réussir sur le marché international, il faut des labels clairs, simples, qui ouvrent des portes« , a-t-il poursuivi, lors de la visite de la cave. « Si chacun y va de son côté en ordre séparé, il n’y a aucune chance de réussir. Il faut regarder ce que font les autres! Avoir des bons produits, c’est bien, mais il faut le faire savoir ».
Dominique de Villepin a fixé trois défis à relever: une meilleure organisation de la profession, un renforcement de la compétitivité des exploitations en s’appuyant sur la recherche et une défense des intérêts français au niveau communautaire.
Après un passage au campus de la Gaillarde à Montpellier, où lui a été présenté le projet universitaire Recherche agronomique et développement durable, Dominique de Villepin a prononcé un dernier discours, plus politique, au palais des sports de Castelnau-le-Lez, ville du député UMP Jean-Pierre Grand, un de ses proches.
Evoquant l’échéance de 2007, il a rappelé que son objectif était de « rester à la tâche jusqu’au dernier jour ». « C’est la meilleure façon de montrer une démocratie vivante, pour que le débat électoral se déroule dans un climat serein et constructif. » Lyrique, le Premier ministre a conclu: « Le défi est de transmettre notre terre et nos valeurs à nos enfants… et au monde. Car le monde sans la France ne serait pas tout à fait le monde auquel nous croyons« .
Source: Associated Press
