Dominique de Villepin entame jeudi une visite de trois jours en Afrique qui le mènera notamment au Tchad, où il réaffirmera le soutien de la France au « régime légitime » d’Idriss Deby, fragilisé par des offensives de la rébellion. Le Premier ministre français s’entretiendra avec le président tchadien et rendra visite aux troupes françaises stationnées dans la capitale tchadienne, à la base aérienne Adji Kossei. Il se rendra ensuite en Afrique du Sud.
Il était attendu samedi au Congo, mais cette étape a été reportée, a fait savoir Matignon mercredi soir, en raison de l’état de santé du président Denis Sassou-N’Guesso, qui est hospitalisé à Paris après avoir été opéré d’une hernie discale lombaire.
Dominique de Villepin réaffirmera à N’Djamena le « rôle de stabilisation » de la France, ancienne puissance coloniale, et son « appui aux régimes légitimes » dans la région, éclaboussée par le conflit du Darfour.
Le gouvernement tchadien, qui accuse Khartoum de fomenter les troubles, a prorogé de six mois l’état d’urgence décrété le 13 novembre. Quelque 218.000 réfugiés du Darfour et environ 90.000 Tchadiens déplacés sont pris en charge par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dans l’est du Tchad.
En choisissant l’Afrique du Sud, avec deux étapes vendredi à Johannesburg et Pretoria, le Premier ministre français veut distinguer une Afrique au rendez-vous de la mondialisation.
« Nous devons établir un véritable partenariat de maturité » avec cette puissance émergente qui représente 40% du PIB de l’Afrique subsaharienne, a dit mercredi Dominique de Villepin lors de sa conférence de presse mensuelle.
Le Premier ministre s’entretiendra avec le président Thabo Mbeki et se rendra dans le township de Soweto, à 20 km au sud-ouest de Johannesburg, symbole de la lutte contre l’apartheid et théâtre en 1976 d’émeutes sanglantes.
« Pour un pays comme la France, les questions internationales sont souvent apparues lointaines et peu présentes dans les grands débats politiques intérieurs », déclarait le 16 novembre Dominique de Villepin.
En Afrique, tandis que la candidate socialiste Ségolène Royal sera au Proche-Orient, le Premier ministre entend prendre de la hauteur dans la pré-campagne présidentielle, marquée jeudi par l’annonce officielle de la candidature de Nicolas Sarkozy.
Il ne faut y voir nulle coïncidence, assure Dominique de Villepin, qui précise que son déplacement africain était prévu de longue date pour préparer la conférence France-Afrique qui se tiendra les 15 et 16 février à Cannes sous la présidence de Jacques Chirac.
Source: Sophie Louet (Reuters)