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Discours de Dominique de Villepin devant le Conseil National de l'UMP le jeudi 16 novembre

Devant le Conseil National de l’UMP, Dominique de Villepin souligne les résultats de son gouvernement et réaffirme la nécessité du débat dans la majorité à la veille des échéances de 2007.

Nous sortons d’une journée de travail qui est le fruit de longs mois de préparation. Je veux en remercier Nicolas SARKOZY et toute l’équipe qui a contribué à ce débat. C’est le signe de la vitalité de notre famille, à qui Nicolas SARKOZY a apporté beaucoup de son énergie, de sa créativité, de son enthousiasme.

1. Je ne suis pas venu vous faire un long discours. Je suis venu vous faire part de quelques convictions.

Nous sommes à cinq mois d’échéances majeures pour notre pays. Plus que jamais nous avons besoin de sérénité, de confiance et de rassemblement.

Nous avons les meilleures raisons de ne pas trembler : nous avons toujours poursuivi et intensifié notre action. Oui, notre marque, c’est l’action. Et nous avons des résultats : sécurité, croissance, emploi, logement. Nous avons voulu apporter des réponses aux attentes des Français.

Ce travail, nous l’avons fait ensemble, sous l’autorité du Président de la République Jacques CHIRAC: et nous savons tout ce que nous devons depuis des années à sa vision, à son engagement, à sa détermination. Nous avons agi avec tous les ministres, avec les parlementaires et tous les élus de la majorité, avec tous nos soutiens, sympathisants et militants, qui sont nos meilleurs porte parole sur le terrain. En politique, nous le savons, il n’y a pas de succès individuel, il n’y a que des succès collectifs.

Et ce travail, j’en ai pleinement conscience, il s’enracine dans une histoire et dans un engagement. Il s’enracine dans une fidélité. Les points que nous avons marqués sur le chômage, sur la détresse sociale, sur la croissance, sur l’innovation, sur la sécurité, nous les devons aux batailles qu’Alain JUPPE et Jean-Pierre RAFFARIN ont livrées avec courage. Dans la vie il y a des rencontres qui vous marquent. Alain JUPPE et Jean-Pierre RAFFARIN sont des hommes de talent, des hommes de conviction, de persévérance et d’idéal. C’est pour moi une chance et un honneur d’avoir travaillé à leurs côtés.

2. Au moment où nous allons écrire une nouvelle page de notre histoire, je voudrais vous parler avec franchise.

Est-ce que nous devons imiter le Parti socialiste et nous lancer dans des primaires à l’intérieur de notre mouvement ? A l’évidence non et nous le savons. Nous sommes tous engagés dans l’action au service des Français : nous ne pouvons pas nous distraire de nos responsabilités.

Le moment est-il venu de figer les choses ? Nous devons avancer ensemble, étape par étape. Avancer sur notre projet, avancer sur nos idées sur la base de la réflexion qui a été lancée. Gardons-nous là aussi d’imiter le parti socialiste : la route sera longue pour la candidate ou le candidat qu’il aura désigné ce soir ou la semaine prochaine. D’autant plus longue que le débat des dernières semaines n’aura montré qu’une seule chose : le vide sidéral des propositions socialistes et leur absence d’ambition pour notre pays. Les 35 heures pour tous, la remise en cause de la réforme des retraites, la dévalorisation du travail, c’est retirer aux Français tout espoir de réussir.

Face à cela, il est impératif de poursuivre le débat, il est impératif d’aller toujours plus loin dans nos propositions pour prendre en compte la réalité de ce que vivent les Français et leur apporter des réponses. Aucune prise de parole n’est illégitime, aucune position n’est dissidente dès lors que nous obéissons à une règle claire : formuler des propositions utiles et constructives, faire gagner celui ou celle qui sera le mieux placé le moment venu. Ce qui fait la force de notre mouvement, je sais que nous en sommes tous conscients, c’est la diversité de ses sensibilités. Nos différences sont un atout dans les grandes batailles électorales de demain. Le débat n’est pas un risque, c’est notre chance à tous. Et ce sera la force de celui ou de celle qui défendra nos couleurs.

La société française est diverse. Elle demande de l’écoute, de l’ouverture, de la tolérance, du pragmatisme. Elle le demande avec d’autant plus de force que le débat de 2002 n’est pas allé jusqu’à son terme. Et elle nous jugera sur pièces, à la capacité que nous aurons eu de renouveler nos approches et nos propositions. Réfléchissons avec les Français à ce qu’ils veulent pour demain. Réfléchissons avec eux à ce qu’ils veulent construire. Nos adversaires voudraient nous enfermer dans les querelles de personnes : c’est tout ce que les Français rejettent de la politique.

3. Alors maintenant comment devons-nous avancer ?

Nous devons porter l’exigence gouvernementale jusqu’au dernier jour.

C’est un impératif démocratique, si nous voulons convaincre les Français de l’efficacité de l’action publique. C’est une nécessité politique, si nous voulons éviter le rejet mécanique de la majorité en place et la tentation des extrêmes.

Pour convaincre les Français il nous faut de l’audace. Il nous faut de nouvelles idées. Il nous faut une vision claire de ce que nous sommes et de ce que nous défendons. Mais ne jetons pas aux orties tout le travail qui a été accompli. Il donne du poids à nos paroles, de la crédibilité à nos propositions.

Quelle est notre ambition ?

Nous voulons tous une France de l’excellence : une France qui innove, une France qui entreprend, une France qui se bat pour continuer à faire la course en tête. Le défi majeur de demain pour notre pays, il se joue dans les écoles, dans les universités, dans les laboratoires, dans les centres de recherche, dans les campus que nous avons mis en place. L’excellence et la réussite doivent être pour tous. Elles doivent être accessibles à tous les Français qui doutent de leur avenir, qui craignent le déclassement, qui s’inquiètent pour la réussite de leurs enfants. Regardons l’avenir en face, il nous ressemble.

Notre ambition, c’est aussi une France forte. Contre la tentation du renoncement, du laisser aller et de toutes les fatalités économiques, nous savons que nous pouvons reprendre notre destin en main. Avec la réforme des retraites, avec la réforme de l’assurance maladie, avec la politique de désendettement, avec la baisse du chômage, nous nous sommes donnés les moyens de restaurer notre souveraineté économique et d’exploiter de nouvelles marges de manœuvre. Nous savons que nous pouvons lutter contre le drame des délocalisations et le désarroi dans lequel il plonge des régions entières. Nous savons que nous pouvons affirmer une ambition industrielle, dans l’aéronautique, dans l’automobile, dans tous les secteurs qui ont façonné notre pays. Face à la gauche, nous savons qu’il n’y a pas de fatalité dans notre pays.

Pour cela nous devons penser autrement l’Europe.

Oui, l’Europe doit mieux défendre ses intérêts et se battre à armes égales dans la mondialisation. Oui, l’Europe doit affirmer sa puissance économique avec de grands leaders mondiaux et de nouvelles politiques énergétiques, d’innovation et de recherche. Oui, l’Europe doit affirmer son ambition sociale. Assez de l’Europe faible, de l’Europe divisée, de l’Europe qui subit. Place à une Europe qui compte, qui ose et qui protège.

Notre ambition, c’est enfin une France rassemblée.

Aucune autre majorité ne s’est battue autant que nous contre le communautarisme, contre les discriminations, contre les injures et les violences. Aucune autre majorité ne s’est battue autant que nous pour une France de la diversité, pour le respect des différences, pour la laïcité, pour l’égalité des chances. La France dans laquelle nous croyons, elle ne se divise pas. Elle se retrouve autour des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Et j’assume, nous assumons tout cet héritage.

L’identité de la France est notre vrai combat.

La défense de notr
e identité est ce qui singularise notre famille politique. Le monde rabote et nivelle. Il marginalise et il banalise. Nous ne voulons pas ressembler aux autres. Et pour cela il y a un défi à relever tous les jours, encore et toujours, aujourd’hui comme hier : le défi de l’indépendance.

Indépendance ne veut pas dire fermeture ou repli sur soi, au contraire : indépendance veut dire affirmation de ce que nous sommes, fierté de notre histoire, fierté de nos valeurs. Indépendance veut dire rassemblement de nos forces et innovation. Indépendance veut dire capacité à travailler avec les autres nations, sur une base d’égalité et de respect.

Voilà comment nous gagnerons ensemble. Voilà comment nous poursuivrons le travail que nous avons engagé avec le Président de la République au service des Français. Voilà comment nous défendrons nos valeurs et nos convictions.

Je veux vous le dire, je connais les enjeux. Je mesure la gravité des choix de 2007. Fort de l’expérience acquise dans les combats de 1995 et de 2002, je mettrai toute mon énergie au service de la victoire. Vous pouvez compter sur mon engagement résolu et celui de tout le gouvernement.

Je vous remercie.

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