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A Colombey, en rendant hommage au Général, les Gaullistes se rassemblent

Jacques Chirac a rendu hommage jeudi au général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises (Haute-Marne), occasion pour lui de souder les chiraquiens autour de l’héritage du fondateur de la Vème République à six mois de la présidentielle. Entouré de la famille gaulliste, mais en l’absence de Nicolas Sarkozy, le président de la République, inscrivant son action dans la lignée du général, en a profité pour lancer une ferme mise en garde aux prétendants à l’Elysée qui voudraient « brader » les institutions.

La Vème République, fondée en 1958 par Charles de Gaulle, « a donné à la France ce qui lui manquait depuis des décennies: une exceptionnelle solidité institutionnelle, une remarquable capacité d’adaptation« , a déclaré le chef de l’Etat.

« A ceux qui aujourd’hui, par ignorance ou par calcul, voudraient ébranler cet édifice, je dis: mesurez toute l’irresponsabilité qu’il y aurait à brader ce qu’il y a de plus solide dans nos institutions« , a-t-il lancé, alors que les propositions de réforme fleurissent à six mois de la présidentielle, qu’il s’agisse de revenir à un régime parlementaire ou d’accentuer la présidentialisation.

Un avertissement adressé à la gauche comme à la droite, mais qui semblait viser notamment les propositions de M. Sarkozy tendant à présidentialiser plus le fonctionnement institutionnel.

Affirmant que le message du général de Gaulle « offre beaucoup des clés de notre avenir », M. Chirac a encore rendu hommage « au bâtisseur et au visionnaire ».

Dans la brume hivernale, M. Chirac avait d’abord fleuri la tombe du général, comme tous les ans à la même date. Mais, pour cette dernière cérémonie avant la fin de son second mandat, il avait aussi posé la première pierre d’un mémorial dédié à l’oeuvre et à la vie de Charles de Gaulle.

Le mémorial-musée, encastré au pied de la colline sur laquelle s’élève la célèbre Croix de Lorraine de 43 m de haut, doit ouvrir ses portes en 2008. De Gaulle est mort le 9 novembre 1970 dans sa résidence de la Boisserie, à Colombey-les-deux-Eglises où il s’était retiré en 1969.

Pour ce pèlerinage très politique, Jacques Chirac était entouré de ses fidèles: le Premier ministre Dominique de Villepin, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie – qui ont tous deux laissé percer leurs ambitions présidentielles – et le président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré.

Des gaullistes historiques comme l’ancien Premier ministre Pierre Messmer, le président de la Fondation Charles de Gaulle, Yves Guéna, ainsi que les enfants et petits-fils du général de Gaulle, ont assisté, entre autres, à la cérémonie aux côtés de plusieurs centaines d’habitants de Colombey.

Avec un absent de marque: le numéro deux du gouvernement et très probable candidat de l’UMP en 2007 Nicolas Sarkozy, qui devait faire en fin de journée à Saint-Etienne un discours sur la France et la mondialisation.

A l’occasion de cet anniversaire, Jean-Louis Debré a jugé, dans un entretien à La Croix, que c’est « Jacques Chirac qui représente le mieux le gaullisme du XXIè siècle », avec Dominique de Villepin.

Le Premier ministre a pour sa part déclaré aux journalistes à Colombey que l’héritage gaulliste se caractérisait par « la volonté et l’ardeur« , alors que pour Michèle Alliot-Marie, restera surtout « la vision mondialiste de la France ».

Source: Michel Leclercq (AFP)

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