Print Shortlink

Les villepinistes libéraux s'invitent dans le débat sur le projet de l'UMP pour 2007

Le club Réforme et Modernité d’Hervé Mariton propose de réorienter les allégements fiscaux en faveur de la création d’emploi.

La liste des vingt « propositions pour 2007 » de Réforme et Modernité ressemble à s’y méprendre à l’une des – nombreuses – contributions au projet législatif de l’UMP déjà déposées sur le bureau de Nicolas Sarkozy. À une différence près, mais non des moindres : Hervé Mariton, président de ce club villepiniste qui revendique 300 adhérents, « pas tous encartés », refuse « l’enfermement dans la seule logique partisane ». « Nos idées valent pour les législatives et pour la présidentielle et sont à la disposition de qui en voudra », affirme-t-il. Des deux vice-présidents du club, le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, François Goulard, et le député du Val-de-Marne, Marie-Anne Montchamp, le premier se revendique villepiniste et la seconde est proche de Jean-Pierre Raffarin, ce qui donne une idée de la largeur du spectre politique de Réforme et Modernité.

«Aucun imprimatur»

Hervé Mariton reconnaît avoir « transmis » au premier ministre les mesures qu’il présente aujourd’hui, mais se garde bien de l’impliquer dans cette initiative. « Nous ne nous prévalons d’aucun imprimatur », assure-t-il, en précisant tout de même que les vingt propositions pour « plus d’assurance, plus de richesse, plus de civisme », ne s’inscrivent « clairement pas dans une logique de rupture ». Logique qui, selon lui, n’aurait pour effet que « d’ajouter de l’inquiétude à l’inquiétude déjà prégnante des Français quant à leur avenir ».

Pour « rassurer » les électeurs et « dynamiser la croissance », le député de la Drôme et ses amis suggèrent de réorienter les allégements de prélèvements obligatoires vers la création d’emploi. L’objectif affiché est le même que celui du projet de l’UMP, mais les dispositions envisagées sont nettement plus généreuses : gel de l’impôt sur le revenu pendant deux ans pour les contribuables jusqu’à l’avant-dernière tranche, même régime sur la même durée pour l’impôt sur les sociétés et les charges sociales des PME, exonération d’impôt sur la rémunération du premier emploi, quel qu’il soit, pendant un an, exonération sur le premier achat de logement, suppression des droits de mutation lors d’une mobilité professionnelle…

Selon Hervé Mariton, l’ensemble de ce dispositif coûterait « entre un et deux milliards d’euros supplémentaires ». Qui seraient trouvés où ? « Les mesures d’économie nécessaires, notamment en ce qui concerne la réduction du train de vie de l’État, sont parfaitement décrites par ailleurs », répond sobrement le député de la Drôme, en référence « au projet de l’UMP mais aussi à la contribution de Dialogue et Initiative », le club présidé par Raffarin.

Si les libéraux villepinistes laissent de côté la question des équilibres budgétaires, ils consacrent un chapitre à la promotion du « civisme ». Ils souhaitent notamment « proposer des évaluations « grand public » des politiques publiques ». Une idée qui, selon Hervé Mariton, n’a « rien à voir » avec celle des jurys populaires lancée par Ségolène Royal.

Source: Judith Waintraub (Le Figaro)

Ecrire un Commentaire