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Elysée 2007: Villepin ne renonce à rien

La chronique de Sylvie Pierre-Brossolette, cette semaine, dans le NOUVEL ECONOMISTE sonne comme un appel à la mobilisation pour tous ceux qui souhaitent que Dominique de Villepin soit candidat à l’Elysée.

La présidentielle ? Le Premier ministre ne l’écarte pas. Son comportement est davantage celui d’un candidat que d’un gestionnaire. Un recours si Sarkozy s’écroulait.

La donne peut-elle encore changer à droite ? En apparence, la domination écrasante de Nicolas Sarkozy sur tous ses éventuels concurrents pour 2007 laisse peu de chances à une surprise de se produire. Mais il en est un qui n’a pas complètement perdu espoir : c’est Dominique de Villepin.

Certes, il sait que, pour l’instant, personne ne mise un kopeck sur lui, et même que sa candidature n’est pas souhaitée par la plupart des élus de la majorité. Mais il a aussi constaté combien le microcosme était versatile. Et que la « cristallisation » autour d’un champion ne se faisait que dans les dernières semaines avant la présidentielle. Cela lui donne six mois pour tenter de reprendre le dessus. C’est plutôt bien parti.

En cette rentrée, le destin semble un peu plus sourire au Premier ministre : les chiffres de la croissance et de l’emploi vont dans le bon sens. Ces résultats, couplés avec la paix armée que le chef du gouvernement a signée avec Nicolas Sarkozy, le font mieux apprécier de l’opinion, particulièrement à droite, où sa cote remonte significativement. Ce n’est pas encore le Pérou, mais assez pour lui donner un espoir d’être dans la course le moment venu.

Il se prépare, en tout cas : on aura remarqué le nombre de cadeaux fiscaux ou sociaux saupoudrés ces derniers temps. Cette technique ressemble davantage à celle d’un homme qui se prépare à affronter le suffrage universel qu’à un gestionnaire uniquement préoccupé de serrer les boulons du budget. Il émet aussi toutes sortes de signaux qui lui redonnent un vernis social-gaulliste. Dernière initiative en date : confier à Jacques Delors la mission de préparer la Conférence sur les revenus qui doit se tenir à la fin de l’année. Comme s’il voulait, face au ministre de l’Intérieur qui occupe le créneau de la droite musclée, réinvestir des terres plus centrales.

Son problème va être d’abattre ses cartes un jour ou l’autre. Faire comprendre qu’il a un « désir » d’Elysée. C’est alors que les ennuis peuvent recommencer : Sarkozy et ses amis estimeront la trêve rompue et ne le ménageront plus ; de son côté, la base électorale de la majorité ne lui pardonnerait sans doute pas d’introduire à nouveau la division. C’est pourquoi son éventuelle OPA sur la droite ne pourrait intervenir que sur un Sarkozy qui se serait écroulé. Cela n’en prend guère le chemin. Mais en politique, on ne sait jamais. S’il existe une chance sur 100, Villepin va la jouer. Signe supplémentaire du niveau de son ambition : on ne lui connaît pas de projet en France pour la post-présidentielle. Pour lui, ce sera tout ou rien.

© Le nouvel Economiste – n°1357 – Du 14 au 20 septembre 2006

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