Dominique de Villepin a solennellement réaffirmé jeudi devant l’Assemblée nationale l’engagement de la France à agir pour éviter que le Liban ne redevienne le « champ de bataille » d’autres pays, en appelant la Syrie et l’Iran à prendre leurs « responsabilités » dans la région.
S’exprimant devant les députés lors d’un débat sur la situation au Proche-Orient qui ouvrait la session extraordinaire du Parlement, le Premier ministre a expliqué que la France, qui va engager au total 2.000 soldats au sein de la Finul élargie, devait « se mobiliser toujours davantage en faveur de la paix », au Liban et au Proche Orient.
M. de Villepin a estimé qu’au Liban « le conflit pouvait reprendre à tout moment (…). Or, nous ne pouvons accepter que ce ce pays serve une nouvelle fois de champ de bataille aux guerres des autres », a-t-il dit.
Il a lancé un appel à l’Iran et à la Syrie, principaux soutiens du mouvement chiite libanais du Hezbollah, en soulignant qu’il fallait « désormais placer les différents acteurs régionaux devant leurs responsabilités« .
« C’est bien la stabilité de l’ensemble de la région qui est en jeu », a-t-il estimé, en voyant « un risque véritable de contagion et de radicalisation ».
Sur l’Iran, le Premier ministre a déclaré qu’il revenait « maintenant à l’Iran de prendre toutes ses responsabilités ». La communauté internationale, qui soupçonne Téhéran de vouloir l’arme atomique, privilégie toujours « la voie du dialogue », a-t-il souligné.
Après son refus de suspendre toutes ses activités d’enrichissement d’uranium au 31 août comme l’avait exigé le Conseil de sécurité de l’Onu, l’Iran est théoriquement passible de sanctions.
En ce qui concerne la Syrie, M. de Villepin a jugé « important » qu’elle contribue à l’application des différentes résolutions de l’ONU.
A quatre jours de l’anniversaire des attentats du 11 septembre, M. de Villepin s’est encore démarqué du leitmotiv du président George W. Bush en réaffirmant que « contre le terrorisme, ce n’est pas une guerre qu’il faut engager ».
« Nous ne viendrons à bout de ce fléau qu’en luttant aussi contre l’injustice », a-t-il assuré.
M. de Villepin a « salué » la levée par Israël du blocus naval et aérien du Liban, qu’avait réclamée avec force le président Chirac, et qui devait intervenir dans la soirée. Il a assuré que la relation entre la France et Israël demeurait « solide et confiante ».
M. de Villepin a aussi rappelé que la France a annoncé une contribution de plus de 40 millions d’euros pour la reconstruction.
Outre les 2.000 hommes qui seront déployés sous casque bleu, Paris a donné son accord de principe à une participation de la marine française à la surveillance des côtes libanaises.
Source: AFP