Les principaux extraits de la déclaration du Premier ministre lors de sa conférence de presse commune avec le Président du Conseil italien, Romano Prodi, vendredi 1er septembre 2006 à Rome
D’abord, permettez-moi de remercier chaleureusement le Président du Conseil, Romano Prodi, pour son accueil. Les relations entre l’Italie et la France ne sont pas des relations banales. Ce sont des relations entre deux pays frères. L’Italie est pour nous un partenaire de cœur, un partenaire de référence en Europe. Et nous sommes heureux de voir à quel point, au cours des derniers mois, les relations n’ont cessé de se renforcer pour agir ensemble sur le plan européen et international.
Nous avons évoqué, et Romano Prodi l’a rappelé, les questions d’immigration, qui sont au cœur de nos préoccupations. Et nous souhaitons une nouvelle impulsion sur ces questions, dans le cadre de nos relations bilatérales, mais aussi dans le cadre européen. Les enjeux de cette immigration irrégulière qui gagne l’Europe, ce sont des enjeux humains, bien sûr, souvent dramatiques, et nous le voyons au quotidien, ce sont aussi des enjeux de sécurité qui concernent le terrorisme, les réseaux mafieux, les circuits d’argent sale et de drogue. Et ce sont, enfin, des enjeux économiques, extrêmement importants, d’où notre volonté d’unir nos voix et de nous rassembler pour faire en sorte que de nouvelles initiatives puissent être défendues lors des grands rendez-vous européens.
(…)
Au-delà de l’immigration, nous avons, bien sûr, évoqué la question de l’énergie. C’est vrai que nous devons faire mieux et plus dans ce domaine. La France a défendu dans son mémorandum une vision de cette Europe de l’énergie face aux bouleversements du marché de l’énergie dans le monde et face à l’organisation des pays producteurs : nous devons davantage nous organiser et nous rassembler. La France a choisi de se doter de grands champions nationaux, européens et internationaux. Nous avançons dans cette voie dans le domaine du gaz à travers la fusion de deux grandes sociétés, Gaz de France et Suez. Nous souhaitons bien sûr pouvoir développer également des coopérations européennes et tout particulièrement, Romano Prodi l’a justement rappelé, avec l’Italie.
(…)
Sur le plan international, j’ai exprimé à Romano Prodi l’immense satisfaction de la France pour la coopération active, quotidienne, que nous avons pu avoir sur la question si douloureuse du Liban. Le Président de République française, Jacques Chirac, a eu l’occasion d’exprimer ses remerciements personnels de la part de notre pays à Romano Prodi. Et c’est vrai que l’engagement de nos deux pays sur le plan diplomatique, comme sur le terrain – engagement sur le terrain qui fait de nos deux pays, les deux pays les plus fortement engagés – est un élément tout à fait important pour avancer vers la paix et la stabilisation de cette région.
Nous avons bien sûr évoqué la situation de l’Iran. Je regrette très vivement sa réponse insatisfaisante. La communauté internationale doit marquer sa détermination à voir respecter les engagements qui ont été pris par l’Iran. Nous ne pouvons pas accepter que Téhéran puisse ainsi poursuivre ses activités nucléaires sensibles. Il faut marquer, au contraire, clairement les choses et c’est notre responsabilité de le faire dans l’unité de la communauté internationale, à l’Agence internationale de l’énergie atomique, comme au Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous croyons qu’il est possible d’avancer vers le dialogue, mais il est très important que cette capacité d’unité, d’action de la communauté internationale puisse très rapidement marquer à l’Iran la nécessité d’un changement de position.