La scène vaut tous les symboles. Les députés UMP ont longuement applaudi hier Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale, scandant même le nom du ministre de la Cohésion sociale alors qu’il répondait à une question sur son projet de loi sur le logement. Un plébiscite particulier, un an jour pour jour depuis l’arrivée de Dominique de Villepin à Matignon.
Le nom de Jean-Louis Borloo est fréquemment avancé comme un successeur possible du Premier ministre en cas de remaniement. Les élus socialistes ne s’y sont pas trompés, invitant hier par des gestes des bras, les deux hommes à échanger leurs places dans l’hémicycle. Pis, le sarkozyste Yves Jégo y a carrément vu un « appel » des députés à Borloo. Selon le député de Seine-et-Marne, le ministre est « apte à accomplir une mission d’homme d’Etat ».
Douze mois après sa prise de pouvoir, rares sont donc les députés UMP à soutenir encore Dominique de Villepin, même si le Premier ministre a essayé de déminer le terrain en déjeunant hier avec des parlementaires. La crise du CPE, véritable épreuve pour la majorité, a été renforcée depuis par le scandale Clearstream. Plombé, le Premier ministre veut malgré tout donner le change, multipliant ces jours derniers les apparitions publiques – avec des retraités vendredi, l’équipe de France de foot dimanche… –, et assure avoir le « sourire » pour « effacer les difficultés ».
Pour le symbole, il tient demain sa conférence de presse mensuelle à Chartres. Une décentralisation inédite qui se veut « l’occasion de faire le lien entre la politique nationale et le terrain », explique Matignon. A son arrivée, il s’était laissé cent jours pour « redonner espoir ». Aujourd’hui, la formule vaut surtout pour lui.