Le général Rondot n’a pas livré le nom du corbeau lors de sa première audition devant les juges, le 28 mars, pour « protéger » Dominique de Villepin, selon Le Monde de mardi qui révèle de nouvelles notes du militaire.
« Protéger D de V ». Traduire : protéger Dominique de Villepin. La mention apparaîtrait à plusieurs reprises dans les fiches du général Rondot, l’un des personnages clés de l’affaire Clearstream. C’est ce qu’affirme Le Monde dans son édition du 23 mai. Selon le quotidien du soir, Philippe Rondot, qui avait été chargé par le Premier ministre, du tant où il était au Quai d’Orsay d’une enquête confidentielle sur les listings de Clearstream, n’a pas livré le 28 mars lors de sa première audition devant les juges le nom de Jean-Louis Gergorin, auteur des courriers anonymes et proche de Dominique de Villepin, pour « protéger » le Premier ministre.
Dans une note du 7 octobre 2005, le général Rondot écrit : « une épée de Damoclès sur D de V », alors qu’il vient de rencontrer le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major particulier de Jacques Chirac. Toujours selon le journal, le nom de M. Gergorin, ex-dirigeant d’EADS qui a reconnu être l’expéditeur de deux lettres anonymes au juge Renaud van Ruymbeke, et celui d’Imad Lahoud, informaticien également chez EADS, « relevaient du secret de Polichinelle » jusqu’à l’Elysée « huit mois » avant l’identification de M. Gergorin par les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons.