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Villepin pour 2007

Ainsi donc le CPE est mort…

Pour moi, ce soir, un sérieux coup au moral, car une fois de plus dans notre pays, les Conservatismes de tous bords ont à nouveau triomphé de la Réforme:

- Conservatisme des forces syndicales, hostiles comme d’habitude à tout changement, certaines trop empreintes d’idéologie, d’autres trop peu audacieuses devant le confort de la préservation de soit-disant acquis. Mais par parenthèse, quand se décidera-t-on à poser vraiment la question de leur représentativité réelle?

- Conservatisme des réprésentants lycéens et étudiants qui, de génération en génération, semblent trouver à travers les grèves et manifestations à répétition une espèce de rite initiatique avant d’entrer dans la vie active. Mais par parenthèse, parmi tous les grévistes, combien avaient réellement mis le pied dans une entreprise?

- Conservatisme enfin de certains membres de notre Majorité, nos fiers gourous de l’esprit de Rupture qui ont été les premiers à se mettre aux abris devant les mouvements de rue, ceux-là mêmes qui, sondomètre dans la main droite et trouillomètre dans la main gauche, ont tout simplement fini par oublier ce pour quoi ils ont été élus. Mais par parenthèse, comment vont-ils demain expliquer leurs atermoiements à leurs électeurs?

Pour moi, le CPE reposait sur un tryptique gagnant:
1) tout d’abord, davantage de flexbilité dans le marché du travail.
2) pour les contractants, l’acquisition progressive de droits au fil des mois.
3) enfin, la création d’emplois privés non subventionnés. N’a manqué qu’un facteur-clé de succès: la fameuse Méthode, c’est-à-dire le Dialogue social…
Sauf que in fine, celui-ci ne va conduire, via la rédaction d’un nouvel article de loi, qu’à une modeste ambition: celle du renforcement de contrats existants (CIVIS, CJE, Contrat de professionnalisation) dont les effets, bien que bénéfiques, ne sont visiblement pas à la hauteur des enjeux tant la crise est grave et le désespoir profond. Il est intéressant de noter au passage qu’une fois de plus, s’agissant de contrats aidés, le contribuable est sollicité pour mettre la main à la poche. Il est vrai que nous ne sommes plus à quelques centaines de millions d’euros de déficit près, mais est-il de bon ton d’aller toujours plus loin dans cette politique visant à accoutumer les entreprises privées à la drogue d’emplois subventionnés?…

Dans ce contexte et face à l’urgence du chômage des jeunes, le Premier Ministre s’est saisi du débat avec courage, autorité et détermination: trois vertus cardinales que l’on avait par trop oublié par le passé. Pas étonnant que les journalistes trouvent cela quelque peu anachronique !

Visiblement, la démarche du Premier Ministre a profondément dérangé… Mais au fond, l’heure est-elle au consensus mou ou à l’audace? Pour sortir de la crise en avril 2006, nous pouvons encore nous permettre de choisir le consensus mou. En avril 2007, pas de doute, il nous faudra choisir l’audace… avec Dominique de Villepin !

par Fred

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