Je suis étudiante à METZ (57) et je suis allée à l’AG de mon université ce matin (à défaut de ne pouvoir aller en cours). Je suis contre le CPE, mais aussi contre le blocage des universités ou tout du moins contre le blocage d’une faculté lorsque une énorme et flagrante majorité (une quasi unanimité !) des étudiants qui y sont inscrits sont aussi contre le blocage.
En effet dans ma fac, la fac de droit, on est, sauf quelques étudiants notamment des 1ère année qui triplent leur 1ère année (la crème de la crème du sérieux!) contre le blocage. Si pour certaines fac, il leur est possible de rattraper les cours, ce n’est plus le cas pour nous, étudiants de fac de droit, car depuis la réforme européenne il y a tellement d’options différentes que nous ne disposons plus de plages horaires communes libres (même les samedis certains d’entre nous ont cours jusqu’à 13h et moi 3 soirs dans la semaine je finis à 20h). Un jour de grève fait perdre un jour de paie à un salarié ou à un fonctionnaire mais un blocage trop long de l’accès aux facs peut faire perdre un an aux étudiants c’est-à-dire, pour mon compte, un an de loyer, d’eau, de gaz et d’électricité, un an de nourriture à payer en plus, financé uniquement par des jobs d’été et parascolaires (tous les étudiants n’ont pas les parents derrière ne des bourses pour compenser !). Que nous ont dit les grévistes pour le blocage, à l’AG ? « On ne veux pas que vous alliez en cours pendant que d’autres se battent pour vous » et « si on n’avait pas aussi bloquer votre fac vous ne seriez pas ce matin à l’AG ». Oui, j’étais en effet à l’AG, avec pas mal d’autres étudiants en droit, parce qu’on nous avait dit qu’on pourrais s’exprimer et que nous pourrions participer à un vote contre le blocage. Je suis restée pendant plus de 2h30 à l’AG sans qu’aucun dialogue n’ait pu intervenir. En effet, les étudiants en droit étions là pour faire respecter notre droit à l’éducation avec aucune intention de suivre la manifestation de cet après-midi au côté de grévistes indisciplinés et anti-démocratiques. Je suis contre le CPE mais je ne me reconnais pas en ces soi-disant représentants de mes intérêts qui par ailleurs n’ont aucune légitimité! Ils nous empêchent d’accéder à notre fac, alors qu’ils ne font même pas parti de cette fac, et après ils voudraient peut-être que nous les remerciions et que nous les suivions! Nous ne leur avons pas demandé de manifester pour nous ni en notre nom. CHACUN FAIT SES CHOIX DANS LA LIMITE DU RESPECT DES LIBERTE D’AUTRUI. Leur droit à la grève ne doit pas empêcher le respect de notre droit à l’éducation. Nous ne les empêchons pas de manifester ! Qu’ils ne nous empêchent pas d’aller en cours ! Tous n’ont pas les mêmes intérêts !
ET QU’ONT-ILS FAIT, CES GREVISTES, JUSQU’A MAINTENANT, A PART SE METTRE A DOS LA MAJORITES DES ETUDIANTS ???
DE VILLEPIN NOUS IMPOSE LE CPE PAR LA FORCE DU 49-3, MAIS LES GREVISTES NOUS IMPOSENT AUSSI PAR LA FORCE LES BLOCAGES DES UNIVERSITES !
De Villlepin se fiche pas mal des étudiants et des jeunes de manière générale. Dans le cas contraire, il n’aurait pas dialogué qu’avec les syndicats patronaux pour décider des modalités du CPE. De plus, il n’aurai pas utilisé comme procédure législative le 49-3 !!! Grévistes auteurs des blocages réfléchissez, enlevez vos œillères ! Il y a apparemment, selon le gouvernement, des intérêts, pour la France, beaucoup plus importants que les étudiants ! En cette période où le gouvernement parle aussi de supprimer l’impôt sur la fortune, de diminuer les charges salariales,… et j’en passe, pour soi-disant rendre le marché français plus compétitif et favoriser l’implantation de nouvelles entreprises venant de l’étranger. Vous ne voyez toujours pas quel moyen de pression efficace utiliser contre le gouvernement pour lui faire retirer cette « magouille » qu’est le CPE ? Alors, pourquoi, grévistes, ne bloquez-vous pas les grandes entreprises, les préfectures, les administrations telles les impôts, le trésor public,… pourquoi ne vous unissez vous pas tous à Paris pour manifester J’emploie le terme grévistes car les personnes qui étaient à l’AG de Metz de ce matin étaient en grande partie des non étudiants : chômeurs et lycéens. Pourquoi, alors, grévistes, bloquez-vous nos facs??? Si vous arrivez à manipuler certains 1ère année, comment imaginez-vous vous attaquer aux étudiants en droit avec aussi peu d’organisation, d’argumentation et autant de rancoeur à notre égards ? Finalement, l’AG s’est terminée sans aboutir sur aucun consensus, Si le CPE met tous les étudiants d’accord pour en demander le retrait, le blocage des facs les divise et annihile tous leurs efforts passés. Enfin, les grévistes nous ont refusé le droit de vote ce jour,et nous ont dit que l’on voterai pour ou contre le blocage lundi à 12h. Nous espérons qu’ils tiendront leur parole mais nous en doutons. En attendant, le président de l’université de Metz a déclaré la fermeture administrative des bâtiments aux étudiants et ne les rouvrira que samedi aux lycéens pour une journée porte ouverte. Cette fermeture administrative résulte sans doute d’un accord entre les grévistes pour le blocage et le président pour éviter trop de « remue-ménage » lors des fameuses portes ouvertes.
par Natacha LESIACK