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L'hommage de la République à Michel Seurat

La dépouille de Michel Seurat, chercheur français enlevé à Beyrouth en 1985 et décédé en captivité un an plus tard, a été rapatriée mardi.

« Aujourd’hui l’absence a pris fin. Aujourd’hui, c’est une force d’âme et un esprit qui retrouvent la France », a déclaré le Premier ministre, Dominique de Villepin, qui était présent pour l’arrivée de l’avion, à l’aéroport parisien d’Orly.

« Aujourd’hui, nous accueillons le corps de Michel Seurat dans sa patrie. Nous l’accueillons entouré de sa famille, de ses amis, de tous ceux qui l’aiment, qui l’admirent et qui le respectent, entouré de tous ceux qui ont été solidaires de son drame et qui n’ont jamais cessé d’agir pour qu’il puisse recevoir ici, en France, une sépulture digne », a dit le Premier ministre, au bord des larmes devant le cercueil recouvert du drapeau tricolore.

« Sa présence sur notre terre n’effacera pas les douleurs et les regrets. Mais elle renforce notre détermination à nous battre toujours davantage au nom des valeurs que Michel Seurat a tant défendues: la liberté, le respect et la tolérance », a-t-il souligné.

Dominique de Villepin, qui était accompagné du ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a remercié les autorités libanaises pour leur « aide précieuse ».

Il a assuré la famille de Michel Seurat de « la solidarité de la nation tout entière dans ce moment de recueillement ».

ENLEVÉ LE 22 MAI 1985

La femme du chercheur et ses deux filles, Alexandra et Laetitia, ont effectué le voyage de Beyrouth pour accompagner la dépouille dans son retour vers la France.

« Ce soir, vingt ans après le décès de Michel Seurat, la France est unie pour saluer la mémoire de ce grand scientifique, de ce passeur entre les deux rives de la Méditerranée, de cet homme de coeur et de conviction, de ce grand Français », a dit Dominique de Villepin.

Les restes de Michel Seurat, retrouvés en octobre dernier lors de travaux de terrassement sur la route de l’aéroport de Beyrouth, dans les faubourgs chiites de la ville, ont été formellement identifiés en janvier.

Michel Seurat, sociologue et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), spécialiste du monde arabe, avait été enlevé le 22 mai 1985 avec le journaliste Jean-Paul Kauffmann sur la route de l’aéroport de Beyrouth.

La guerre civile faisait alors rage au Liban et des dizaines d’Occidentaux ont été victimes d’enlèvements à cette époque.

L’enlèvement de Michel Seurat et de Jean-Paul Kauffmann avait été revendiqué par le Djihad islamique pro-iranien, qui avait annoncé l’exécution du sociologue le 5 mars 1986, en représailles à l’extradition par la France de deux opposants irakiens à Bagdad.

Jean-Paul Kauffmann, libéré le 4 mai 1988 avec deux autres otages français, Marcel Carton et Jean-Paul Fontaine, avait révélé que son compagnon de captivité était en fait mort de maladie, une hépatite foudroyante ou un cancer.

par Fred

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