Dominique de Villepin va reprendre la bataille du CPE, demain, à l’Assemblée nationale. Convaincus d’avoir trouvé l’arme fatale contre le gouvernement, les socialistes s’accrochent à ce CPE qu’ils ont rebaptisé «contrat précarité exclusion». En pointe depuis le début, François Hollande défendra lui-même la motion de censure déposée par le PS. Une initiative de l’opposition vouée à l’échec. Opposé lui aussi au CPE, François Bayrou ne votera pas la censure. Mais l’objectif du PS est de maintenir la pression. Au moins jusqu’au 7 mars, date à laquelle syndicats et étudiants se sont donnés rendez-vous pour une seconde manifestation. Un quitte ou double pour la gauche après l’échec du précédent rassemblement du 7 février.
«Courage politique»
Le CPE a, en tout cas, permis à la majorité de se souder autour de Villepin. Le député sarkozyste Claude Goasguen estime que «le premier ministre montre son courage politique». «Avec le recours au 49.3, il rompt avec cette image du chiraquien qui ne prend pas de risque», se réjouit l’élu de Paris.
Villepin qui pleure, Sarkozy qui rit ? Après un début d’année en demi-teinte, le président de l’UMP a donc repris la tête dans les sondages . Plus discret dans les médias et moins nerveux qu’à la fin de l’année dernière, le numéro deux du gouvernement constate : «Aujourd’hui, les coups sont pour Villepin.» L’homme de Matignon, lui, refuse de baisser les bras. Un de ses plus proches conseillers avertit : «Quand on a lancé la deuxième phase de la bataille pour l’emploi, on avait intégré cette phase d’incertitude. On savait que ça baisserait.» Pour mieux remonter ?