Print Shortlink

Les appels au cessez-le-feu à Gaza se multiplient

Les troupes israéliennes, appuyées par des chars et des hélicoptères, sont entrées dans la bande de Gaza samedi soir et y affrontent dimanche les islamistes du Hamas.

Les appels au cessez-le-feu se multiplient dimanche.

Parmi ces appels figure celui du secrétaire général de l’ONU. Ban Ki-moon s’est entretenu au téléphone samedi avec le premier ministre israélien Ehoud Olmert et lui a fait part « de son extrême préoccupation et de sa déception » après le déclenchement de l’offensive terrestre.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a discuté pendant quatre heures samedi soir de la situation à Gaza sans pouvoir s’entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités. D’emblée, les Etats-Unis, qui disposent d’un droit de véto au conseil, avaient fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas voir cette réunion déboucher sur un « produit » (résolution ou déclaration formelle), ont indiqué des diplomates.

Les Etats-Unis se sont prononcés pour « un cessez-le-feu durable » qui ne revienne pas au statu quo. Selon un porte-parole du département d’Etat, Washington souhaite un cessez-le-feu « le plus vite possible » dans la bande de Gaza, mais il ne doit pas permettre un retour au « statu quo ».

Javier Solana a également appelé Palestiniens et Israéliens à un cessez-le-feu à Gaza, assurant que l’Union européenne était prête à contribuer à une mission d’observateurs internationaux pour le maintien de la paix. Mais « cela ne peut pas se faire en 24 heures », a précisé le Haut représentant pour la politique extérieure de l’UE.

Les critiques les plus explicites du monde occidental sont venues de la France, qui a « condamné l’offensive terrestre israélienne contre Gaza comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes ». « Cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par la communauté internationale (…) pour faire cesser les combats, apporter immédiatement une aide aux civils et aboutir à un cessez-le-feu permanent », indique le communiqué du ministère français des Affaires étrangères. Nicolas Sarkozy est attendu lundi et mardi en tournée au Proche-Orient.

L’Espagne pour sa part « exhorte le Hamas à cesser de lancer des roquettes et Israël à mettre fin à son offensive terrestre ». Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, ex-envoyé spécial de l’UE au Moyen-Orient, a exprimé sa « solidarité et son soutien » au président palestinien Mahmoud Abbas lors d’une conversation téléphonique après le lancement de l’offensive terrestre d’Israël.

La présidence tchèque de l’Union européenne a estimé que « même le droit indéniable d’un Etat à se défendre lui-même n’autorise pas des actions qui affectent massivement les civils ». « Nous appelons à la facilitation de l’accès de l’aide humanitaire aux habitants de la bande de Gaza et … à l’instauration d’un cessez-le-feu », a ajouté le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, qui part dimanche en tournée au Proche-Orient à la tête d’une mission européenne.

La Grande-Bretagne a estimé que l’offensive israélienne démontrait « le besoin urgent d’un cessez-le-feu immédiat ». « Cette escalade du conflit cause désarroi et consternation », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband.

De son côté, Gordon Brown a évoqué un « moment très dangereux ». « Ce que nous devons faire presque immédiatement est de travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat », déclare le premier ministre britannique, dans une interview à la BBC.

Des pays musulmans dont le Pakistan ont demandé dimanche la fin immédiate de l’offensive terrestre israélienne, la Jordanie appelant la communauté internationale à « assumer ses responsabilités ».

Le roi Abdallah II s’est notamment plaint à Tony Blair, représentant du Quartette pour le Proche-Orient, du fait que « la situation humanitaire à Gaza s’est détériorée au point que le silence est devenu inacceptable ». Pour lui, « la communauté internationale doit apporter son aide pour mettre fin à cette tragédie et faire pression sur Israël pour qu’il arrête son agression et ouvre les points de passage à la frontière pour permettre l’évacuation des blessés et l’acheminement de l’aide ».

Source: Le Figaro

Ecrire un Commentaire