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Nicolas Sarkozy reprend la politique d'emplois aidés de Dominique de Villepin

Le président de la République a annoncé ce mardi 100 000 emplois aidés supplémentaires pour lutter contre le chômage.

Le député UMP (villepiniste) Jean-Pierre Grand s’est félicité aujourd’hui de ces annonces sur l’emploi, en y voyant « le retour de la politique et des mesures de Dominique de Villepin ».

Selon Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, l’effort de Nicolas Sarkozy est toutefois plus faible que celui déployé par le gouvernement de Dominique de Villepin, qui avait créé 280 000 emplois aidés – contrats d’avenir et contrats d’accès à l’emploi.

La réaction de Jean-Pierre Grand

« Je ne peux que me réjouir de ces annonces. C’est le retour de la politique et des mesures de Dominique de Villepin, qui avaient fait leurs preuves contre le chômage », a-t-il déclaré dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

Le député de l’Hérault a cité notamment l’augmentation du nombre de contrats aidés et l’extension du Contrat de transition professionnelle (CTP), dispositif de reclassement expérimenté dans sept régions à partir de 2006, quand M. de Villepin était Premier ministre.

L’analyse d’Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques

Nicolas Sarkozy a-t-il sorti les grands moyens pour l’emploi ?

Pas du tout. L’effort de Nicolas Sarkozy est plus faible que celui déployé par le gouvernement Villepin, qui avait créé 280 000 emplois aidés – contrats d’avenir et contrats d’accès à l’emploi.

Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, c’est ceux là que Nicolas Sarkozy s’est employé à supprimer : 140 000 ont déjà disparu, et on arrivera sans doute à 180 000 d’ici la fin de l’année. Les 100 000 emplois aidés supplémentaires annoncés aujourd’hui ne permettront même pas de revenir au niveau où on était avant l’accession de Sarkozy à l’Elysée…

Combien ça va coûter ?

Pas énormément. On évalue le coût de ces 100 000 emplois supplémentaires à quelques 2 milliards d’euros. Ce qui représente 0,1 point de PIB. Si on compare cela au coût du paquet fiscal, qui représente 14 milliards en année pleine, on voit que le gouvernement aurait pu aller beaucoup plus loin. Surtout que sur ces 14 milliards, 6,5 sont directement engloutis par la défiscalisation des heures supplémentaires qui n’a absolument aucun impact sur la création d’emploi. Il aurait mieux valu rééquilibrer l’effort fourni par les finances publiques vers la politique de traitement social du chômage.

Est-elle vraiment efficace ?

Dans la période actuelle, oui, c’est même la seule politique efficace. Il n’y a pas d’activité et les entreprises ne veulent pas embaucher… On aura beau les inciter à le faire, ça ne servira à rien. C’est donc à l’Etat de prendre le relais. Mais on n’est pas sûr que ces 100 000 emplois aidés supplémentaires suffisent à faire baisser le chômage. Les économistes anticipent une croissance de 0,5% l’année prochaine, ce qui correspond à 50 000 destructions d’emplois. Dans le même temps, l’Insee indique que 50 000 personnes supplémentaires vont arriver sur le marché du travail. Si cela se vérifie, les 100 000 emplois aidés suffiront à stabiliser le taux de chômage. Mais si le ralentissement est plus sévère, ce qui est loin d’être exclu, il faudra aller plus loin.

Source: Agence France Presse

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