Alors qu’une nouvelle crise entre l’Elysée et la majorité a éclaté, mercredi 14 mai, avec le rejet en commission des Affaires étrangères de l’Assemblée de la réforme des institutions, les membres de l’UMP poursuivent la polémique, Hervé de Charrette dénonçant une direction « brejnevienne » du parti tandis que Christian Estrosi accuse l’UMP de na pas être utile au chef de l’Etat.
Le député UMP Hervé de Charette s’est inquiété, dans un entretien publié mercredi par Libération.fr, « d’une « crise d’identité pour l’UMP ». « L’UMP est un parti qui a été organisé de façon autoritaire par Nicolas Sarkozy pour la conquête de pouvoir, mais son fonctionnement devient inadapté sous la présidence brejnevienne de Patrick Devedjian », ajoute-t-il.
« Il y a une indispensable nécessité de réforme des structures et du mode de vie interne de l’UMP. Je suis pour l’existence de courants au sein du parti », dit le député de Maine-et-Loire, se qualifiant de « centriste de toujours ».
Interrogé sur les nouveaux couacs au sein de la majorité, Hervé de Charette estime que « tout cela va continuer à se développer s’il n’y a pas de remède. Ce n’est pas le groupe UMP qui ne marche pas bien. C’est le parti ».
De son côté, l’ancien secrétaire d’Etat et proche du président de la République, Christian Estrosi, a estimé jeudi que l’UMP « n’est pas utile à Nicolas Sarkozy aujourd’hui » et qu’il y a « un vrai problème d’organisation » en son sein.
« Ce qui m’inquiète, c’est que le parti n’est pas utile à Nicolas Sarkozy aujourd’hui, alors qu’il devrait être le garant de ses engagements. Il n’est pas non plus utile dans la vie politique parce qu’il y a un vrai problème d’organisation, de débat interne et de confrontation des idées », explique-t-il dans une interview au site internet lepoint.fr.
Chaque jour apporte son lot de couacs dans la majorité. La décision de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, mercredi, de rejeter la réforme des institutions est intervenue au lendemain de l’adoption d’une motion de procédure contre le projet de loi sur les OGM. Autre camouflet pour le gouvernement, deux amendements socialistes au même texte ont été adoptés en commission des lois avec le concours de députés UMP.
Ces incidents ont encore accentué le malaise entre le gouvernement et la majorité, perceptible depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Les députés se plaignent de ne pas être associés aux projets gouvernementaux. Le débat sur les OGM a ainsi cristallisé tous les mécontentements.
En réunion de groupe, le député UMP Claude Goasguen a fustigé les « connards » (sic) qui « parlent trop de l’autre côté de la Seine ». En clair, les conseillers de Nicolas Sarkozy.
Le recadrage opéré la semaine dernière par le chef de l’Etat lors de la réception de la majorité à l’Elysée n’a donc rien changé. « On ne peut pas dire que son intervention de la semaine dernière ait été totalement concluante », ironisait le député UMP-villepiniste François Goulard.
Source: Associated Press