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Révision de la Constitution: Bernard Debré dit non

Le député UMP Bernard Debré annonce ce dimanche qu’il ne votera pas en l’état la révision de la Constitution.

« Si elle n’est pas amendée, transformée, je ne la voterai pas », déclare le député UMP et fils de Michel Debré, l’un des rédacteurs de la Constitution de la Ve République.

Il en critique plusieurs points, notamment l’article permettant au président de la République de s’exprimer au Parlement.

« La présence du président de la République à l’Assemblée nationale me semble complètement psychédélique : cette disposition risque d’abaisser la fonction présidentielle parce que le chef de l’Etat, en venant dans l’hémicycle, se fera huer par l’opposition, quel que soit le président, quelle que soit l’opposition », explique-t-il dans l’interview accordée au Journal du Dimanche. « Vous imaginez le président malmené par les députés passant le soir sur toutes les chaînes de télévision ! »

Bernard Debré critique aussi l’instauration d’une commission consultative sur les nominations dans les grands postes de l’Etat (« on n’a pas besoin de changer la Constitution pour cela ») ou la disposition établissant le nombre de ministres que doit compter un gouvernement.

« Cette réforme, si elle n’est pas amendée, transformée, je ne la voterai pas », ajoute-t-il en notant que le groupe UMP de l’Assemblée avait eu cette semaine une réunion « très houleuse ».

« Je suis et je resterai rebelle », affirme le fils de l’ex-Premier ministre gaulliste Michel Debré, un des « pères » de la Constitution de la Ve République.

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a estimé quant à lui que cette réforme ne pourrait être adoptée « que de manière consensuelle ». Il doit rencontrer mardi 6 mai son homologue socialiste à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault pour évoquer le texte.

« La réforme de la Constitution ce n’est pas toutes les semaines, c’est un rendez-vous historique. C’est une manière de renforcer les pouvoirs du parlement et il m’a semblé que ça avait du sens d’en parler avec Jean-Marc Ayrault », a-t-il déclaré sur Europe1.

Pour être adopté, le projet de révision doit réunir la majorité des 3/5e au Parlement.

Source: Reuters

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