Dominique de Villepin lance plusieurs pistes pour moderniser l’économie française et l’adapter aux défis de la mondialisation.
Parmi elles, la création d’un Conseil National Stratégique pour piloter le financement de l’économie française et soutenir le commerce extérieur, la mise en place d’un Plan vert pour placer la France en pointe de l’économie verte, l’instauration d’une contribution énergie carbone contribuant au financement de programmes d’excellence énergétique, le renforcement du lien public-privé en matière de recherche, la création d’un service public chargé de la gestion des parcours professionnels ou encore des mesures de soutien aux produits français sur le marché intérieur comme à l’exportation.
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Il nous faut pour cela, afin d’assumer les difficultés d’une période de sortie de crise économique et de reconstruction de l’économie mondiale, un grand Conseil National Stratégique:
- Il se réunirait sous l’autorité du Président de la République tout en associant l’ensemble des présidents de région, les partenaires sociaux et les parlementaires représentants des commissions concernées à l’Assemblée Nationale et au Sénat. C’est un gage de consensus.
- Il aurait sous son autorité les organismes statistiques et économétriques ainsi que les organismes de soutien au commerce international (Ubifrance, Coface). C’est un gage d’analyse de qualité.
- Il piloterait l’ensemble des instruments de financement de l’économie – FSI, participations de la Caisse des Dépôts et Consignations, Oseo. C’est un gage d’efficacité.
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Son action s’inscrirait dans le cadre d’une vision de long terme ayant pour objectif de mettre en vingt ans (horizon 2030) la France en pointe de l’économie verte, le Plan Vert:
- Une contribution énergie carbone taxant les biens et les services en fonction de leur consommation carbone aurait pour but d’engager une transformation de la société vers plus de sobriété.
- Un Grenelle de l’Energie permettrait de redéfinir le mix énergétique français à l’horizon 2030 notamment en fixant des objectifs ambitieux en termes d’énergies renouvelables de 50% de la production électrique, et de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité. Le résultat serait sanctionné par un référendum sur la politique énergétique de la France, pouvant inclure l’option d’une sortie du nucléaire.
- Une Banque Verte serait chargée de mobiliser l’ensemble des recettes nées de la contribution énergie carbone pour financer, avec un effet de levier sur les capitaux privés, des programmes d’efficacité énergétique, des initiatives d’excellence à vocation mondiale en matière de technologies environnementales.
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La clé de la transformation sera l’innovation et la recherche:
- Il faut fixer des objectifs ambitieux de dépenses de recherche et développement, pour atteindre en l’espace de cinq ans l’objectif de 3% du PNB consacré à la R&D, en maintenant et accentuant l’effort public.
- Il est nécessaire de créer un institut de recherche appliquée permettant de faire le lien entre les laboratoires de recherche et les besoins des entreprises, grâce à un pilotage mixte public-privé, sur le modèle des Instituts Frauenhofer allemands.
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La bataille pour l’emploi doit rester notre premier objectif dans le temps de la sortie de crise:
- Une suppression temporaire du dispositif d’exonération des heures supplémentaires jusqu’au retour du chômage sous les 7,5%, sa situation en 2007 avant la crise, doit permettre de financer forfaitairement une partie du salaire de toute personne dont l’embauche fait augmenter les effectifs en CDI de l’entreprise.
La création d’un service public des parcours professionnels chargé non seulement de l’indemnisation et de la recherche d’emploi mais aussi de la gestion, la sécurisation et la valorisation des parcours professionnels :
- En se consacrant au suivi des personnes en emploi et sans emploi (dimension de prévention des risques et d’accompagnement), salariées ou indépendantes.
- En articulant l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle, en assurant une unité réelle entre la formation permanente et l’enseignement technique et professionnel.
- En créant des encadrements des taux de précarité dans l’entreprise à travers une modulation de l’impôt sur les sociétés.
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Il s’agit enfin de tourner l’économie française vers le monde à travers un véritable patriotisme économique:
- Un label « Produit de France » avec un logo unique clairement identifiable doit soutenir la production française à l’étranger.
- Mais la clé de l’exportation, c’est aussi un marché intérieur protégé, dans le cadre des normes existantes et dans un esprit de réciprocité avec nos partenaires commerciaux. A cette fin, et dans le cadre d’un service public de consommation, la grande distribution doit se fixer des objectifs de produits français.
Source: République Solidaire