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Avec Dominique de Villepin, des Universités pour le XXIème siecle

Nos universités ont commencé à changer. Sous le gouvernement de Dominique de Villepin entre 2005 et 2007, la création des Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur a permis des rapprochements fructueux. Il y a aujourd’hui de grands pôles qui émergent et qui commencent à se faire un nom. L’autonomie des universités, en dépit de ses effets négatifs par certains aspects, a permis de réelles dynamiques.

Mais nous souffrons de maux structurels qui ne peuvent être résolus que par une véritable refondation.

  • Le dualisme du système français – élitiste dans les grandes écoles, généraliste dans les universités
  • Le manque de moyens propres des universités qui crée un fossé entre les universités françaises et bien des universités anglo-saxonnes
  • La prolifération de dispositifs empilés et incompréhensibles.

Il faut désormais refonder l’université française

Cela se fera par la création de grands établissements d’ampleur régionale, une vingtaine de grandes universités.

  • Elles devront être capables d’offrir l’ensemble des cursus usuels, notamment de premier cycle en garantissant la diversité des enseignements en sciences humaines. En dehors de Paris, aucune ville de France n’a une taille qui justifie le maintien de plusieurs universités en son sein. Le rapprochement est une tendance lourde de la dernière décennie, accélérée par la loi LRU sur l’autonomie des universités. Le succès de l’unification de l’Université de Strasbourg a marqué une étape importante à cet égard.
  • Elles devront offrir un enseignement de proximité diversifié à travers leur réseau d’établissements décentralisés.
  • Elles disposeront de secteurs d’excellence reconnus sur le plan national.

Ces universités seront réunies aux grandes écoles, aux classes préparatoires et sections de techniciens supérieurs de leur territoire.

  • Les programmes entre classes post-bac du secondaire (CPGE, STS) et premiers cycles universitaires (licence) devront être rapprochés pour permettre la multiplication des passerelles. Par exemple l’Ecole Nationale de la Magistrature serait intégrée à une Université de Bordeaux-Aquitaine, l’Ecole Normale Supérieure de Lyon serait intégrée à l’Université de Lyon.
  • La gouvernance de l’université doit permettre la conservation d’une spécificité de la composante apportée par la grande école.

Ces universités disposeront des moyens de mener une véritable politique universitaire.

  • Une modulation contrôlée des frais d’inscription en lien avec l’octroi du revenu citoyen fléché vers les frais de formation. Par exemple une inscription dans un master pourra s’élever à 5000 euros annuels, prélevés sur le compte bloqué de l’étudiant et constituant moins de la moitié de sa dotation annuelle (lui laissant ainsi environ 400 euros par mois pour son logement par exemple).
  • A l’échelle de la région, il s’agit d’encourager la coopération entre les entreprises privées et le monde universitaire, à la fois par une participation d’intervenants de l’entreprise dans certains cursus spécifiques, par l’implication dans la stratégie globale de l’établissement, au niveau du Conseil d’Administration, par l’encouragement du financement de projets au sein de l’université.

Réponse aux objections

Moduler les frais d’inscription, c’est pénaliser les étudiants les moins riches

Au contraire, aujourd’hui, la gratuité favorise avant tout les plus aisés, sur-représentés sur les bancs de l’université.

Mais surtout, les étudiants n’engageront là aucune dépense personnelle supplémentaire. Ils auront le choix de l’utilisation de leur revenu citoyen placé sur un compte bloqué pour les dépenses d’autonomie.

  • C’est une source de responsabilisation face au coût réel de la formation dispensée.
  • C’est une source de financements souples et conformes aux réalités de terrain pour les universités.
  • C’est un moyen de différencier les formations en fonction de leurs coûts réels.

Par ailleurs dans la concurrence internationale, les universités françaises pourront offrir leurs formations aux étudiants étrangers à des tarifs comparables aux autres grands pays. Les étudiants étrangers le nécessitant pourront recevoir une bourse pour compenser ce coût. Il s’agit d’attirer le plus d’étudiants étrangers non par la gratuité mais par la qualité des enseignements et des diplômes.

C’est la mort des grandes écoles!

Non, car elles continuent à exister au sein des universités mais avec une meilleure harmonisation des cursus et des programmes qui permet d’éviter les concurrences déloyales.

Au contraire même, car elles pourront trouver dans l’université qui les abrite un effet de levier pour se tourner vers le monde, où elles sont mal reconnues car pas assez grandes. L’adossement aux diplômes de l’université permettra à terme cette reconnaissance internationale, tout en conservant l’originalité du système d’enseignement supérieur français

Source: République Solidaire

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