Fin du verbatim des interventions de Dominique de Villepin au cours de l’émission A vous de juger, ce jeudi soir sur France 2.
Soulignant qu’ »aujourd’hui, les classes moyennes sont laminées » en terme de pouvoir d’achat, Dominique de Villepin a affirmé qu’ »on peut difficilement faire l’économie d’une grande révolution fiscale » après les élections présidentielles de 2012.
Le Président de République Solidaire a également renouvelé sa proposition d’un revenu citoyen à 850€ pour tout le monde, de façon dégressive jusqu’à 1.500€, en en chiffrant le coût pour les finances publiques à 30 milliards d’euros, « ce qui correspond en gros aux dépenses fiscales qui ont été engagées depuis le début de ce quinquennat ».
Sur la fin du bouclier fiscal
Le bouclier fiscal que nous avons créé avec Jean-François Copé, il était plus juste que celui qui est en place aujourd’hui, puisqu’il était de 60%, alors qu’aujourd’hui, il est de 50% en incluant la CSG et la CRDS. Donc le bouclier actuel est infiniment plus avantageux pour les plus riches que ne l’était le dispositif initial. Donc, somme toute, s’il fallait faire une réforme a minima, peut-être que revenir à la situation antérieure serait plus sage.
Alors, ce n’est pas le cas. Je pense qu’effectivement, le grand risque aujourd’hui, c’est de voir substituer à un avantage pour les plus riches un autre avantage pour les plus riches. Et c’est là où je pense qu’il y a un tour de passe-passe qui risque d’être difficile.
On peut difficilement faire l’économie d’une grande révolution fiscale, mais encore faut-il avoir le temps et la sérénité pour le faire. Je ne suis pas sûr qu’à un peu plus d’un an des élections, on puisse s’engager là dessus, mettre en place un véritable impôt sur le patrimoine sans faire de profonds remous. Donc je crois qu’il faudrait se contenter d’aménagements plus modestes dans la période actuelle.
Sur le pouvoir d’achat
Nous savons tous que le pouvoir d’achat des Français a beaucoup plus crû pour les plus riches que pour les classes moyennes. Aujourd’hui, les classes moyennes sont laminées, et c’est bien là où la fiscalité a vocation à redistribuer entre les Français de façon juste.
Sur le thème majeur de la campagne présidentielle de 2012
Pour moi, le grand enjeu aujourd’hui, c’est l’inégalité dans la répartition des richesses. Et le formidable devoir que nous avons dans un pays riche, parce qu’on l’oublie, la France est un pays riche, c’est un pays qui a des atouts: 12.000 milliards, le patrimoine des Français, 12.000 milliards d’euros. Et donc, je pense que la possibilité de permettre à chacun de vivre dignement, ça veut dire donc avancer sur l’emploi, ça veut dire améliorer le pouvoir d’achat…
C’est pour cela que je propose un revenu citoyen à 850€: quand on sait que dans notre pays, 8 millions de Français vivent en dessous de 750€, pour tout le monde, de façon dégressive jusqu’à 1.500€.
Et nous avons le moyen de financer puisque la facture est de l’ordre de 30 milliards d’euros, ce qui correspond en gros aux dépenses fiscales qui ont été engagées depuis le début de ce quinquennat.