Le taux de chômage en France s’établissait au deuxième trimestre 2007 à 8,4% de la population active (8,1% hors DOM) et sa moyenne annuelle a été revue en baisse d’un point à 8,8% en 2006 pour la France métropolitaine, selon des données publiées par l’Insee sur la base d’une nouvelle méthode d’estimation à partir de l’enquête Emploi.
« Depuis début 2006, que ce soit avec l’ancienne ou la nouvelle méthode, le taux de chômage baisse régulièrement et de façon significative, la baisse est d’un point entre début 2006 et mi-2007. Quelle que soit la méthode retenue, il y a environ 230.000 chômeurs de moins entre début 2006 et la mi-2007″ souligne l’Insee, confirmant ainsi le fort mouvement de baisse enregistré sous le gouvernement de Dominique de Villepin.
« La nouvelle méthode d’estimation du taux de chômage conduit à une estimation inférieure d’un point comparée à l’ancienne méthode », a souligné Sylvie Lagarde, chef du département emploi de l’Insee.
« L’adoption des critères européens de recherche active d’emploi explique une bonne partie de l’écart total d’un point » entre les précédents chiffres et ceux-ci, indique l’institut. La nouvelle méthode de calcul « n’a cependant aucune incidence sur les évolutions du chômage ». Le BIT estime qu’il ne suffit pas de s’inscrire à l’ANPE pour faire partie des personnes qui recherchent activement un emploi, ce qui fait chuter le taux de chômage de 0,7 point. Les 0,3 point restant sont le fait de changement de méthode de l’Insee.
L’institut montre cependant qu’après une légère hausse en 2005, le chômage est « en baisse franche et régulière depuis début 2006″, indique l’institut.
Le chômage en France métropolitaine, après avoir atteint 9,1% de la population active au premier trimestre 2006, « a baissé régulièrement pour atteindre 8,1% au deuxième trimestre de 2007″, soit 2,2 millions de personnes, selon l’Insee qui ne s’appuie plus du tout sur les données ANPE. « Nous ne datons pas le retournement de tendance à l’été 2005, comme il en avait été question, mais au début 2006″.
« La tendance de fond est à la baisse du chômage, les créations d’emploi sont plus nombreuses que l’augmentation de la population active », a déclaré Stéfan Lollivier, directeur des statistiques démographiques et sociales de l’Insee.
La décrue générale constatée profite plus aux femmes. Pour celles âgées de 25 à 49 ans le taux de chômage passe de 9,4 % en 2005 à 9,0 % en 2006. En revanche, les personnes sans diplôme ou peu diplômées demeurent les plus touchées par le chômage : 14% de cette population est sans emploi.
Le taux de chômage a été estimé par l’Insee sur la base du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) inscrits à l’ANPE jusqu’aux chiffres à fin juillet où il s’établissait à 8,0%, son plus bas niveau depuis le printemps 1982.
Ce taux de chômage estimé mensuellement faisait habituellement l’objet d’un recalage au mois de mars sur la base d’une enquête de terrain, l’enquête Emploi, réalisée trimestriellement mais dont les résultats n’étaient publiés qu’au printemps et permettaient d’actualiser la série historique des taux de chômage. L’Insee avait annoncé le 16 janvier dernier le report à l’automne de la publication de l’enquête emploi 2006 et du calage des estimations mensuelles du chômage en raison de « problèmes statistiques ».
Cette décision avait entraîné une polémique sur une surestimation présumée de la baisse du chômage en plein campagne électorale pour l’élection présidentielle et alors que le gouvernement de Dominique de Villepin se félicitait d’un taux de chômage au plus bas depuis 25 ans.
Pour mettre un terme à la polémique, la nouvelle ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, Christine Lagarde, avait commandé en juin aux inspections générales des Finances et des Affaires sociales un rapport sur les statistiques du chômage.
Les résultats de l’enquête Emploi montrent que la baisse du taux de chômage au sens du BIT a été plus tardive et de moindre ampleur que ne l’indiquaient les chiffres estimés sur la base des DEFM.
« On ne date pas le retournement (de la courbe du chômage) à l’été 2005, comme il en avait été question mais au début 2006″, a déclaré Stéfan Lollivier.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde a pris note « avec satisfaction de ces statistiques ». Dans un communiqué diffusé lundi, elle « considère que ces évolutions valident l’orientation et confirment l’efficacité des politiques de l’emploi mises en oeuvre au cours des derniers mois ». Christine Lagarde estime que les chiffres publiés lundi « justifient une accélération des réformes actuelles pour dynamiser l’emploi et réduire le chômage afin de parvenir à un taux de chômage de 5% et à un taux d’emploi de 70% en 2012″.
Sources: Reuters, Associated Press, Le Figaro et TF1