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Dominique de Villepin tire "tous azimuts" contre Nicolas Sarkozy

L’ancien premier ministre, invité du « Grand Jury » RTL- Le Figaro-LCI, a taillé en pièces la politique du gouvernement.

Dominique de Villepin se défend sur tous les fronts. Et attaque dans tous les sens. Invité hier du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, l’ancien premier ministre s’est justifié dans l’affaire EADS, en affirmant qu’il n’avait « rien à cacher ». Sur Clearstream, il a développé sa ligne de défense traditionnelle, invitant à « ramener cette affaire à de justes proportions » : il s’agit, selon lui, d’« une affaire industrielle » et pas « politique ». Il a dénoncé une « manoeuvre » de la part de « certains » qui « ont voulu se présenter en victimes ». En clair, il visait Nicolas Sarkozy. Sans jamais le nommer.

Une fois de plus, l’ex-chef du gouvernement a fait entendre ses divergences avec la politique et les méthodes du chef de l’État. « On ne peut pas réformer tous azimuts », a-t-il dit. S’il a donné un satisfecit sur la réforme des régimes spéciaux, Villepin a concentré ses attaques sur la réforme institutionnelle et les tests ADN. « On se divise, on divise la majorité, on divise les Français alors qu’on devrait se rassembler sur les réformes économiques et sociales », a-t-il dit.

Évoquant les travaux du comité Balladur sur les institutions, il a mis en garde contre une réécriture de l’article 20 de la Constitution aux termes de laquelle ce serait le président de la République qui définirait la politique de la nation, le gouvernement étant chargé de la mettre en oeuvre. « Que se passerait-il en cas de cohabitation ? », s’est-il interrogé en exprimant la crainte que le choix des électeurs soit alors « nié par l’article 20 ».

Contre le paquet fiscal

Signataire de la pétition de SOS Racisme, Libération et Charlie-Hebdo, il a demandé « le retrait pur et simple » de l’amendement sur les tests ADN qui « ne sera pas efficace » car « on bâtit une usine à gaz », et qui « n’honore pas notre pays ». « Je souhaite qu’il ne soit pas adopté » et, s’il l’était, qu’il soit invalidé par le Conseil constitutionnel, a-t-il dit.

Pour la première fois, Villepin a aussi fustigé le paquet fiscal qui « a été fait à contre-pied ». Ce sont « 15 milliards en moins pour faire les vraies réformes », a-t-il accusé. Il a également critiqué la politique étrangère de Sarkozy, lui reprochant son attitude envers la Russie et les « tentations d’un alignement sur l’Administration Bush » : « Chaque fois que la France sort de la politique de l’indépendance nationale et de la politique d’équilibre entre les grands États, elle se trompe. »

Source: Le Figaro

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