Invité de Canal +, dimanche 30 septembre, Dominique de Villepin s’est livré à une attaque en règle contre l’entourage du chef de l’Etat Nicolas Sarkozy. Il s’est notamment interrogé sur la pertinence des interventions médiatiques des conseillers de Nicolas Sarkozy et sur la candidature de David Martinon à la mairie de Neuilly. « C’est une petit révolution à l’américaine qu’on essaie de faire, elle n’est pas encore au point », a déclaré l’ancien Premier ministre sur Canal +.
Interrogé sur la compatibilité des fonctions de porte-parole du chef de l’Etat avec celles de maire, Dominique de Villepin a répondu : « Est-ce que c’est compatible avec des fonctions de porte-parole ? L’avenir nous le dira. Je fais partie de ceux qui pensent qu’on ne peut bien faire en politique, que ce qu’on fait à temps complet ».
Dominique de Villepin a également jugé « curieuse » la participation du porte-parole de l’Elysée à des émissions de télévision.
« Je ne suis pas sûr que la place des porte-parole soit dans des émissions spécifiques de télévision. Ils ont à faire des points de presse et ces points de presse doivent être ouverts à tous », a-t-il dit. « Ils n’ont pas à être sur telle chaîne plutôt que sur telle autre. Je trouve qu’il y a là en termes de déontologie quelque chose d’un peu curieux. »
Dans le même esprit, Dominique de Villepin a estimé que les multiples interventions de « toutes sortes de conseillers » du chef de l’Etat risquait de gêner l’action du Premier ministre.
« Quand il y a interférence entre des conseillers et le Premier ministre, le Premier ministre a du mal à coordonner l’action des ministres », a-t-il expliqué.
« Tout simplement parce que les ministres éprouvent plus de facilité à se rendre directement à l’Elysée qu’aux arbitrages du Premier ministre. »
Pour Dominique de Villepin, une véritable révolution à l’américaine consisterait, pour l’Elysée, à tenir un point de presse quotidien et, surtout, à « faire des réponses au fond » au lieu de s’efforcer de « corriger le tir. »
« Ce qui est important en matière d’information journalistique, c’est d’apporter des éléments de fond aux journalistes et de ce point de vue, je crois qu’il y a encore du chemin à faire », a-t-il dit.
Source: Reuters