Invité ce dimanche du Forum Radio J, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin s’est déclaré « blessé » par l’instauration de tests ADN pour les candidats au regroupement familial, jugeant en outre que cette mesure n’était « pas constitutionnelle ».
« Cela me blesse » car « une entorse à un principe, même sur un mode facultatif et expérimental, ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré sur Radio J.
« Très attaché aux valeurs de la République française », l’ancien locataire de Matignon a estimé qu’il ne fallait pas « détricoter ce modèle républicain au gré des besoins ».
« C’est une rupture d’équilibre » car ces tests ADN votés à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi sur l’immigration « ne s’appliquent pas aux nationaux français », mais aux seuls « étrangers », a-t-il dit.
Dominique de Villepin s’est par ailleurs déclaré « pas sûr » que les critiques émises par le président Nicolas Sarkozy contre la politique de la Banque centrale européenne fassent « avancer les choses ».
« Je comprends très bien la réaction de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de la Banque centrale européenne. Est-ce que cela fait avancer les choses ? Je n’en suis pas sûr », a-t-il dit au micro de Radio J.
« Il ne faut pas se tromper de cible. La cible, ce sont les Etats. Il faut qu’ils s’entendent sur la définition d’une stratégie économique et financière (…) Trop souvent, l’Europe a été le bouc émissaire de nos plaintes et de nos critiques », a-t-il ajouté.
Interrogé par ailleurs sur le rapprochement entre la France et les Etats-Unis en matière de politique étrangère, Dominique de Villepin s’est « inquiété » d’un certain « alignement » de la France sur une administration Bush « finissante » et qui « s’est beaucoup trompée ».
Enfin, Dominique de Villepin a conseillé à Nicolas Sarkozy de sortir de sa « frénésie » actuelle, en estimant que « les Français ne peuvent pas vivre dans un tourbillon permanent ». « Nicolas Sarkozy a une ambition, il faut qu’il apprivoise cette ambition et qu’il s’apprivoise lui-même pour atteindre la sérénité » et « être dans un rapport avec la nation qui évite les divisions », a-t-il déclaré sur Radio J.
Il faut que « chacun prenne sa place, le gouvernement, les ministres, les administrations et alors on pourra peut-être rentrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire le début des résultats », a-t-il conclu.
Source: Agence France Presse