La chambre de l’instruction se prononcera le 21 septembre sur l’appel formé par Dominique de Villepin contre son contrôle judiciaire à la suite de sa mise en examen dans l’affaire Clearstream, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Dominique de Villepin sera par ailleurs réentendu sur le fond de l’affaire dans la première quinzaine d’octobre, a indiqué vendredi l’un de ses avocats, en précisant que la date n’était pas fixée.
L’ancien Premier ministre s’est vu imposer le versement d’une caution de 200.000 euros et l’interdiction de rencontrer, outre les protagonistes de cette affaire, l’ancien président de la République Jacques Chirac.
Le parquet général de la cour d’appel de Paris a demandé la confirmation du contrôle judiciaire, sauf en ce qui concerne le cautionnement.
M. de Villepin a été mis en examen pour « complicité de dénonciation calomnieuse », « complicité d’usage de faux », « recel de vol » et « recel d’abus de confiance » dans le cadre de l’affaire Clearstream.
Jeudi, les juges d’instruction Jean-Marie D’Huy et Henri Pons ont entendu pour la première fois depuis sa mise en examen l’ancien Premier ministre. Une audition qui a « permis de faire un grand pas vers la manifestation de la vérité », s’est ce dernier à sa sortie du bureau des juges d’instruction en début de soirée.
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin sera réentendu dans la première quinzaine d’octobre, a indiqué vendredi l’un de ses avocats, Me Olivier d’Antin, en précisant que la date n’était pas fixée.
Me d’Antin s’est exprimé au palais de justice de Paris où la chambre de l’instruction de la cour d’appel devait examiner leur recours contre le contrôle judiciaire imposé à M. de Villepin comprenant notamment une caution de 200.000 euros.
L’audition de l’ex Premier ministre a pris fin jeudi soir à 19H30 à la demande des juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, a expliqué l’avocat en précisant que M. de Villepin avait de son côté souhaité poursuivre l’interrogatoire.
Les questions des magistrats ont porté pour l’essentiel sur les déclarations de Jean-Louis Gergorin, l’ex vice-président d’EADS mis en examen dans ce dossier, qui fondent pour partie les poursuites contre l’ancien Premier ministre prononcées le 27 juillet pour « complicité de dénonciation calomnieuse ».
M. Gergorin a affirmé aux magistrats en juillet avoir transmis de manière anonyme le fameux listing de Clearstream au juge Renaud van Ruymbeke à la demande de M. de Villepin, qui lui aurait fait part d’une « instruction » du président Chirac.
M. de Villepin a répondu aux juges en reprenant les arguments développés dans ses notes remisesmercredi aux magistrats, a indiqué Me d’Antin.
Interrogé par l’AFP sur la nécessité d’une confrontation entre les deux hommes, l’avocat répondu: « j’espère qu’elle aura lieu ».
Dans son argumentaire de défense, l’ancien chef de gouvernement de Jacques Chirac conteste la thèse d’une machination politique visant Nicolas Sarkozy et met en avant l’idée d’une manipulation industrielle sur fond de succession à la tête du géant de l’aéronautique EADS.
Il réfute formellement avoir demandé à M. Gergorin d’aller trouver un juge, assurant notamment que si tel avait été le cas, « d’aucun n’aurait pas manqué d’informer » Nicolas Sarkozy. Il nie également toute « instruction » du président de la République.
Sources: Associated Press et Agence France Presse