L’audition de l’ancien président a suscité peu de réactions. À l’UMP, personne ne s’en émeut.
« Aucun commentaire ! » Le porte-parole de l’Élysée a refusé de dire plus de deux mots sur l’audition de l’ancien président Jacques Chirac. Même mutisme à Matignon, où François Fillon n’a pas souhaité s’exprimer.
À droite comme à gauche, peu d’hommes politiques ont voulu réagir sur cette première convocation en justice d’un ancien président de la République.%%
Derrière ce silence de rigueur, l’exécutif n’en tire pas moins avantage. Nicolas Sarkozy et François Fillon ne mentionnent jamais, ou presque, les noms de leurs prédécesseurs depuis qu’ils tiennent les rênes du pouvoir. Le président a très vite compris que la justice se chargerait de « l’actualité de la chiraquie », selon la formule d’un sarkozyste. Quant au premier ministre, qui n’a pas ménagé Chirac et Villepin pendant toute la campagne présidentielle, il est probablement le plus sévère sur le bilan du quinquennat.
Résultat : cette première audition de Chirac, qui sera suivie la semaine prochaine d’une probable mise en examen de Villepin dans l’affaire Clearstream, fait l’affaire des sarkozystes. Tout se passe comme si, en moins de deux mois, le chiraquisme avait été passé par pertes et profits. Liquidées et déjà oubliées, les années Chirac.
Hier, l’UMP est d’ailleurs restée silencieuse. Ce qui n’est pas vraiment une surprise pour un parti qui a depuis longtemps pris ses distances avec son fondateur. « L’ancien président de la République est un citoyen comme les autres », s’est contenté de déclarer le député de Paris, Claude Goasguen. Au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé avait dit à peu près la même chose. Ce qui avait été aussitôt interprété comme un lâchage de Jacques Chirac par son ancien favori.
Quant au parti socialiste, il s’est montré discret. Interrogé lors d’un point presse consacré à la présentation de l’université d’été de La Rochelle, Jean-Christophe Cambadélis n’a pas voulu faire de commentaire. André Vallini, spécialiste des questions de justice au PS, a déclaré : « La justice doit faire toute la vérité. » Manuel Valls était sur la même ligne. Ironie du sort, François Bayrou, qui sortait d’un entretien avec Nicolas Sarkozy, aura été l’un des rares à réagir. « La justice doit suivre son cours, mais sans offense pour l’ancien président de la République », a estimé sur un ton très mesuré le patron du MoDem.
Source: Le Figaro