Le Premier ministre Dominique de Villepin, en visite lundi au Salon de l’agriculture, a rendu hommage aux paysans français, qui font vivre, selon lui, « la meilleure agriculture du monde ».
« Nous avons de l’or au bout des doigts », a-t-il assuré sur le plateau de la chaîne Public Sénat, installé au cœur du hall 1. « La France a, avec l’agriculture, un atout dans un monde où nourrir des hommes et des femmes est un enjeu majeur », a souligné le Premier ministre.
Celle-ci, a-t-il rappelé, « n’a pas vocation à être la variable d’ajustement » des négociations en cours à l’Organisation mondiale du commerce » (OMC).
Le président Jacques Chirac s’en était pris samedi au commissaire européen Peter Mandelson, qui défend la position de l’Union européenne dans ce dossier. Il l’avait accusé de « vouloir sans cesse donner davantage » aux Etats-Unis.
M. de Villepin a paru tempérer cette sortie. La France, a-t-il dit, ne veut pas « bloquer les négociations » mais simplement « ramener un peu de bon sens ».
Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole, lui a fait part de l’inquiétude des agriculteurs, avertissant que « toute avancée dans les négociations se fera sur le dos de l’agriculture ».
Le chef du gouvernement a pris acte d’un « message clair ».
Il avait auparavant sacrifié au parcours classique des hommes politiques au Salon, serrant dans la cohue d’innombrables mains, dégustant des produits, écoutant une ode au cochon de Bayeux ou encore s’amusant, sur le stand d’un constructeur automobile, de se voir proposer « pour l’été prochain » des balades en « cabriolet roulant au bioéthanol ».
Matignon a d’ailleurs indiqué que les administrations de l’Etat devront « acheter dès cette année un minimum de 15% » de véhicules fonctionnant à l’E85, une essence contenant 85% de biocarburants. La même circulaire publiée dimanche prévoit que 30% des véhicules neufs achetés en 2008 par l’Etat devront correspondre à cette norme.
En 2006, Dominique de Villepin avait passé 4 heures au salon de l’Agriculture. Sa visite a été limitée cette fois à 2h30, pour cause d’implication du Premier ministre dans le dossier Airbus.
Source: AFP