Dominique de Villepin a estimé mercredi que la France était « mûre », à l’instar de l’Italie, pour l’interdiction totale du tabac dans les lieux publics. « C’est un moment historique pour la France », a souligné le Premier ministre à la veille de l’entrée en vigueur du décret anti-tabac.
« Le pays est prêt, le pays est mûr, et je crois même aujourd’hui que les Français aspirent à tourner une page, et je veux croire que c’est pour le meilleur. Nous souhaitons que cela se passe dans les meilleures conditions« , a-t-il dit à l’occasion d’un déplacement à Bondy (Seine-Saint-Denis) avec le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
Dominique de Villepin s’est rendu à l’hôpital Jean Verdier, qui abrite un service d’addictologie, et a présidé une table ronde sur le tabac avec des professionnels de la santé et des patients.
« Il y a quelques mois, on pouvait avoir des inquiétudes, on pouvait craindre des rivalités, des tensions, des anathèmes : ce n’est pas du tout ce qui se passe en France. Je suis frappé de voir avec quelle sérénité, avec quelle maturité nous abordons cette échéance« , a-t-il déclaré à l’issue de la réunion.
« La seule et vraie raison qui pousse aujourd’hui à prendre cette mesure générale, c’est une décision de santé publique« , a-t-il justifié, soulignant qu’il ne s’agissait pas « de jeter l’anathème sur tel ou tel ».
« C’est une décision que je sais difficile pour beaucoup de Françaises et beaucoup de Français, et c’est pour ça que nous voulons accompagner les fumeurs, les aider, pour ceux qui décident d’arrêter de fumer à cette occasion », a précisé le chef du gouvernement.
A compter du 1er février, des substituts nicotiniques (patchs, gommes, comprimés) seront remboursés à 100% par l’assurance-maladie dans la limite de 50 euros par année et par personne.
« Nous pourrons aller plus loin« , a assuré Dominique de Villepin, évoquant notamment la prise en charge de traitements complets.
Source: Reuters