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Présidentielle: Villepin met en garde Sarkozy contre "une thérapie de choc"

A deux jours du conseil national de l’UMP, qui doit valider le programme législatif du parti, Dominique de Villepin a adressé mardi une mise en garde au présidentiable Nicolas Sarkozy, estimant que « les Français n’ont pas besoin d’une thérapie de choc ».

Alors que certains chiraco-villepinistes jugent le programme du parti trop libéral et droitier, le Premier ministre s’est offert, le jour de son 53e anniversaire, une nouvelle pique contre son numéro deux lors d’une visite sur le site d’Airbus, à Toulouse.

Après avoir pris nettement ses distances ces dernières semaines avec M. Sarkozy sur des sujets comme l’éducation, la protection sociale et la politique étrangère de la France, M. de Villepin a profité de l’occasion pour faire entendre sa petite musique sur la politique à suivre face à la mondialisation.

Sans critiquer le programme de l’UMP, il a estimé que « les prochains mois permettront de préciser un certain nombre de points« .

« Les Français n’ont pas besoin d’une thérapie de choc pour réussir dans la mondialisation », mais de « continuité dans les efforts que nous leur demandons« , a-t-il martelé, dans une petite phrase visant clairement le chantre de la « rupture », Nicolas Sarkozy.

Le chef du gouvernement s’est lui posé en défenseur du « modèle » français et a multiplié les propositions visant à permettre à la France de « rester un grand pays industriel ».

Les Français « ont besoin et nous avons besoin tous ensemble de persévérance. Ils ont besoin de savoir où ils vont. Je leur propose de défendre leur modèle d’équilibre entre l’économique et le social. C’est ce que j’ai appelé la croissance sociale », a-t-il dit, en jugeant possible de « concilier ouverture au monde et ambition sociale ».

M. de Villepin, qui n’a officiellement aucune ambition présidentielle, s’est à plusieurs reprises résolument projeté dans l’avenir.

Evoquant une croissance annuelle de 3% et un taux de chômage ramené à 5% à l’horizon 2012, il a lancé: « voilà la direction que doit prendre notre pays pour les cinq prochaines années« .

Dans la matinée, l’ancien Premier ministre Alain Juppé avait lui invité l’UMP à ne pas « s’auto-flageller sur le bilan des dernières années », une allusion au thème de la rupture.

Selon lui, le projet UMP propose « des innovations intéressantes », mais se situe « en même temps dans beaucoup de domaines dans la continuité, continuité en matière de politique institutionnelle, de politique de défense, de politique européenne, de politique étrangère ».

Source: Frédéric Dumoulin (AFP)

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