Le député villepiniste du Morbihan, François Goulard, était, mercredi matin, l’invité de Guillaume Durand, Michaël Darmon et Laurent Neumann sur Radio Classique et I-Télé, dans le cadre de l’émission « En route vers la présidentielle ».
Interrogé sur la candidature présidentielle de Dominique de Villepin, François Goulard déclare: « On ne crée pas un parti politique pour simplement figurer dans un sondage ou se présenter aux cantonales. L’intention de Dominique de Villepin, c’est d’être présent aux élections présidentielles. Maintenant ça n’est pas encore l’époque des candidatures. (…) Mais son intention est évidemment d’être candidat. »
Sur les récents sondages défavorables à Nicolas Sarkozy
« Les villepinistes, ce sont des gens qui aspirent à autre chose. (…) C’est vrai qu’il y a, de la part de l’électorat de la droite et du centre, un certain rejet de Nicolas Sarkozy. (…) On a eu une élection en 2007 assez particulière pour la Vème République, avec pour nous, à droite, un seul candidat, alors que jusqu’à présent, il y avait toujours plusieurs familles, en général plusieurs candidats. »
Sur la situation en France
« Nous avons un pays qui n’est pas très en forme aujourd’hui, avec des problèmes majeurs, des problèmes sociaux, de comptes publics et de manque de vitalité économique. »
Sur la candidature présidentielle de Dominique de Villepin
« C’est son intention. On ne crée pas un parti politique pour simplement figurer dans un sondage ou se présenter aux cantonales. L’intention de Dominique de Villepin, c’est d’être présent aux élections présidentielles. Maintenant ça n’est pas encore l’époque des candidatures. Il y a des conditions, des conditions légales, les fameuses 500 signatures. Mais son intention est évidemment d’être candidat. »
Sur République Solidaire
« Nous n’avons pas de moyens particuliers, pas de financement, mais il y a dans le pays une adhésion qui est incontestable, des milliers de gens qui ont adhéré. On doit être à peu près à 20.000 adhérents aujourd’hui. Ca n’est pas négligeable du tout. Et puis, il y a réellement un courant qui demande à être représenté. »
Sur la situation politique actuelle
« Le paysage aujourd’hui, à un peu plus d’un an des élections présidentielles, est singulièrement compliqué. Vous avez à l’évidence un Nicolas Sarkozy qui est concurrencé sur sa droite par Marine Le Pen. Vous avez un électorat plus au centre qui est mal à l’aise avec la ligne du Président de la République. (…) Vous avez à gauche une très grande confusion du fait du nombre de candidats potentiels, avec le favori des sondages qui n’est pas, à ce jour, candidat. Les écologistes qui se sont plantés dans le choix de leur candidate. Enfin bref, on n’a jamais vu un paysage aussi complexe. »
Sur les raisons de la candidature de Dominique de Villepin
« Il est normal qu’une personnalité politique qui existe au plan national ait l’intention d’être candidat. Il ne s’agit pas de faire perdre quelqu’un. Il s’agit tout simplement d’incarner un courant, un courant qui est puissant et qui est réel, avec des idées, avec une conception de la politique, une conception du rôle de la France, du rôle de l’Etat. Il est légitime d’envisager la présidentielle. »
Sur la stratégie de Dominique de Villepin
« C’est vrai qu’il y a eu des tentatives, réussies dans certains cas, de débauchages de la part du Chef de l’Etat pour affaiblir ce qui a une consistance aujourd’hui. Et il faut bien voir que c’est quand même ça ce qui est important: ce qui est important, c’est que Dominique de Villepin existe dans le paysage politique, alors qu’en 2007, il s’était quasiment retiré. (…) La position de Dominique de Villepin, ce n’est pas d’être un supplétif, ni des uns ni des autres. (…) »
Sur l’importance de l’année 2011
« Qui peut dire aujourd’hui quels seront les résultats des uns et des autres? Le fameux scénario du 21 avril, tout le monde l’évoque. L’élection présidentielle n’est pas jouée aujourd’hui. Et puis, il y a les élections présidentielles, il y a aussi ce qu’on incarne, il y a ce qu’on met en avant, il y les idées que l’on essaie de faire passer. Et tout ça, ça se joue dans cette phase, avant les élections présidentielles. »
Sur le choix du second tour
« Tout dépendra de qui est au deuxième tour. (…) C’est un choix qui n’est pas évident. Il est probable que je voterai à droite, c’est probable. Mais tout dépendra aussi des orientations des uns et des autres. »
Sur Dominique Strauss-Kahn
Voter pour Dominique Strauss-Kahn, « c’est quelque chose qui est moins incompatible avec nos valeurs que, par exemple, Martine Aubry. C’est clair. Mais ça dépendra aussi de l’orientation des candidats. (…) Tout dépend évidemment de ce qui se passera avant. Tout dépend des alliances des uns et des autres. »
Sur les valeurs défendues par Dominique de Villepin
« Ca n’est pas l’anti-sarkozysme qui peut être fondateur d’une candidature. Ca ne fonctionne pas comme cela. (…) Pour une candidature aux élections présidentielles, à l’évidence, il faut incarner un projet alternatif. Et c’est ça que nous essayons de faire aujourd’hui, c’est d’apporter une conception, une vision, des idées qui sont quand même des idées assez fortes sur notre pays, sur son rôle dans le monde, sur la conception de l’Etat, sur le fait qu’on ne peut pas être divisés face aux problèmes majeurs qui sont les nôtres aujourd’hui. »
Sur le second procès Clearstream
« D’abord, le procès en première instance, il était tout de même assez clair. (…) Les attendus du jugement ont totalement fait litière de tout ce dont il était accusé et donc il est quand même assez peu probable que les juges d’appel reviennent sur ce qui a été vraiment clairement établi. Maintenant, on sera fixé dans quelques semaines. »
Sur le lien entre l’attentat de Karachi et l’affaire Clearstream
« Ce sont des affaires qui sont probablement liées quant au fond: on le sait, ces fameuses rétro-commissions, des affaires pas très limpides qui ont entaché les ventes d’armes dans notre pays. »
Sur une réconciliation avec Nicolas Sarkozy
« La réconciliation, c’est vrai que c’est un vrai sujet, et moi, ma réponse est quand même prudente. Je vois assez mal comment les deux hommes pourraient, avant les élections présidentielles, se réconcilier, tant il y a eu, je dirais non seulement de tensions à titre personnel, mais également de divergences dans la conception des choses. Prenons des sujets qui ne sont pas « grand public », mais qui sont majeurs. La politique étrangère: divergence majeure. La politique institutionnelle: divergence majeure. Donc sur des sujets qui sont importants pour l’avenir de notre pays, je vois mal comment on peut concilier les points de vue. »