Invitée sur LCI le mardi 4 janvier, la nouvelle secrétaire d’Etat auprès de Roselyne Bachelot a répondu du tac au tac aux questions de Michel Field. Pour elle, Villepin n’a plus de destin national. Mais elle, en revanche, soigne son destin de girouette la plus rapide de l’ouest parisien.
Décembre 2009, Marie-Anne Montchamp rejoint le Club Villepin, écoeurée, dit-elle, par le fonctionnement de l’Elysée et de l’UMP « brutal, cynique, marketing ». Un mode de gouvernance qu’elle juge alors en totale déconnexion avec « une société souffrante ».
Puis, il y a un an tout pile, en janvier 2010, l’ex-ministre de Chirac profite de la relaxe de son mentor dans le procès Clearstream pour crier haut et fort la nécessité pour le camp villepiniste de « réfléchir à une alternative, car le modèle actuel ne fonctionne plus ». A ce moment là, c’est le destin national du chef de l’Etat qui semble compromis dans l’esprit de Montchamp : « La rupture ne s’est pas faite et Nicolas Sarkozy est arrêté ».
Mais depuis, celle qui a refusé de soutenir la candidature Sarkozy en 2007 a parcouru un sacré chemin.
Après avoir participé activement au lancement de République solidaire, la voilà qui emboîte le pas à George Tron en acceptant d’entrer au gouvernement lors du dernier remaniement.
Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, son rôle paraît jusqu’à présent plus que dérisoire. Volte-face idéologique ou revirement stratégique ? Les raisons de sa désertion semblent assez terre à terre. Privée de sa circonscription lors du dernier redécoupage électoral en 2008, Montchamp ferait ainsi le choix d’assurer ses arrières.
Et pour cela, elle est visiblement prête à toutes les concessions… et à toutes les déclarations, même les plus excessives.
Invitée de Michel Field sur LCI le mardi 4 janvier, la secrétaire d’Etat a accepté de se soumettre au jeu du Oui/non. A la question : « Si Nicolas sarkozy et Dominique de Villepin sont candidats au premier tour de la présidentielle savez-vous déjà pour qui vous voterez ? », elle s’empresse d’affirmer : « Oui ! »
Field enchaîne : « Croyez-vous encore au destin national de Dominique de Villepin ? » Réponse spontanée de l’intéressée : « Non ». Clair, net, sans bavure.
Pourtant, Marie-Anne Montchamp a quand même oeuvré jusqu’en novembre dernier -date de son débauchage par Nicolas Sarkozy- pour le destin national de l’ancien Premier ministre, en assumant notamment la fonction de porte parole de République solidaire.
« Son reniement est total mais ce n’est pas étonnant de la part de quelqu’un qui nous a menti depuis plusieurs mois », observe François Goulard.
Espérons que son nouvel « anti-villepinisme primaire » lui permettra au moins d’exister médiatiquement, à défaut d’exister politiquement.
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Source: Laureline Dupont (Marianne)