Print Shortlink

Dominique de Villepin: "Je suis une alternative à Sarkozy"

Six mois après le lancement de République solidaire, Dominique de Villepin tente samedi de mobiliser ses troupes à l’occasion du premier conseil national de son parti à Paris, qui rassemble à huis clos quelque 800 cadres, dont 300 délégués départementaux du mouvement.

Dans cet entretien pour La Dépêche, Dominique de Villepin annonce un changement de ton et se veut davantage force de propositions.

La Dépêche: Ne craignez-vous pas d’avoir affaire à une concurrence de plus en plus rude au centre avec Bayrou, Morin et éventuellement Borloo ?

Dominique de Villepin: Je ne m’inquiète pas de la concurrence de tel ou tel parti. En ce qui nous concerne, nous avons créé un mouvement original qui se situe au-dessus des partis et qui vise le rassemblement le plus large dans la tradition gaulliste à laquelle j’appartiens. République Solidaire veut défendre une alternative à la politique qui est menée aujourd’hui. D’autant que la plupart de ceux dont on avance le nom ne seront pas candidats à l’élection présidentielle et se rallieront à la droite ou à la gauche.

Ne serez-vous pas obligé d’en faire autant au deuxième tour de la présidentielle ?

Nous ne sommes pas un parti d’appoint mais un vrai mouvement qui a vocation à défendre des propositions originales : l’autorité de l’État qui n’est pas suffisamment respectée, la justice sociale dont l’exigence est au cœur de notre société et qui n’est pas satisfaite, et enfin l’indépendance nationale, essentielle dans la mondialisation pour défendre notre modèle économique et social.

Êtes-vous le mieux placé pour proposer une alternative alors que vous êtes toujours membre de l’UMP ?

Issu de la famille gaulliste, j’ai créé un mouvement qui est totalement indépendant. Nous ne sommes pas liés à l’UMP et nous ne percevons pas un seul euro.

Votre démarche n’est-elle pas affaiblie par l’affrontement très personnel que vous entretenez avec Nicolas Sarkozy ?

Certes il y a eu une opposition de tempéraments, de convictions et surtout de politiques. Elle a été la marque d’un temps particulier durant les trois premières années du quinquennat. J’ai voulu signifier au pouvoir en place qu’il faisait fausse route et qu’il ne pourrait avoir les résultats escomptés. Nous entrons dans un temps nouveau, celui de la proposition et de la rencontre avec les Français.

Mais votre candidature constituerait une nuisance pour Sarkozy…

Non pas une nuisance, mais une alternative. Les Français sont très lucides sur la politique qui a été menée depuis 2007. Ils choisiront, mais je crois que la politique doit être jugée sur des résultats, une vision et des propositions.

La mécanique de la présidentielle s’emballe à droite comme à gauche. Serez-vous très prochainement candidat ?

Le temps politique pour moi, c’est le temps des Français. Nous entendons respecter ce rythme. Nous souhaitons d’abord débattre de notre projet sur des grands choix structurants. Je me déterminerai par la suite.

Votre procès dans l’affaire Clearstream peut-il entraver votre décision ?

En aucun cas. L’histoire a montré à quel point je n’étais concerné en rien par cette affaire qui est une instrumentalisation politique.

Source: La Dépêche

Ecrire un Commentaire