Déplacement de Dominique de Villepin en Martinique
envoyé par clubvillepin
Tandis que le Tout-Paris analysait le remaniement et se préparait à l’intervention télévisée du chef de l’Etat, son principal rival déclaré à droite, Dominique de Villepin, achevait en Martinique une visite d’un peu plus de 48 heures. Entouré de quelques soutiens locaux, le fondateur de République solidaire a circulé avec une petite équipe, sans gros dispositif de sécurité, livrant l’image d’un homme accessible et disponible.
Mais c’est surtout sa dimension d’homme de lettres, admirateur d’Aimé Césaire depuis ses jeunes années à Caracas, qu’il a soignée. « Je suis d’abord venu pour saluer, fêter Césaire et dire à cette jeunesse martiniquaise à quel point elle peut être fière », a-t-il dit. « Grâce à Aimé Césaire, il y a aujourd’hui une vraie ligne d’horizon, une vraie fierté, une vraie reconnaissance ». Dans un palais des sports comble de lycéens, hier au Lamentin, Dominique de Villepin a su en exalter quelques-uns par son lyrisme.
Quelques heures plus tard, c’est cette fois dans une salle de cinéma que l’ancien Premier ministre s’est adressé à un peu plus de 200 chefs d’entreprises et représentants syndicaux du patronat. Face au constat alarmiste des professionnels du tourisme, du bâtiment et des industries, il a défendu sa vision pour l’outremer. « Un mot que le chef de l’Etat n’a pas prononcé une seule fois en plus d’une heure d’intervention », a-t-il relevé.
« Nous avons changé d’âge avec la mondialisation mais nous n’avons pas changé de mentalité », a-t-il martelé, appelant de ses voeux une véritable politique globale pour ces territoires. Après une heure d’échanges et quelques applaudissements, son auditoire est sorti sans avoir posé de question. « On attend les solutions », a lancé une voix, visiblement dubitative.
Comme galvanisé par la figure du poète et d’homme de combat incarnée par Aimé Césaire, Dominique de Villepin a refusé de s’avouer vaincu par le remaniement. Il n’a d’ailleurs pas hésité à écorner la stratégie de communication du chef de l’Etat, « sans vision et sans égard pour l’intérêt général ».
Constamment interrogé sur les effets du remaniement, il a refusé tout défaitisme, notamment après la désertion de Marie-Anne Montchamp, entrée au gouvernement en tant que secrétaire d’Etat chargée des Solidarités et de la Cohésion sociale. « Cela en dit moins sur les tentations qu’ont subies mes proches que sur les méthodes de débauchage du président », a-t-il considéré.
Source: Le Figaro
Dominique de Villepin s’interroge sur la place de l’outre-mer en France
L’ancien premier ministre Dominique de Villepin, en visite en Martinique, a regretté mardi soir l’absence de l’outre-mer dans le débat politique français dans un entretien à RCI-Martinique puis lors d’une rencontre avec les socioprofessionnels martiniquais.
« Quelle place a l’outre-mer dans la politique française aujourd’hui ? », a lancé M. de Villepin. « Est-ce que vous entendez parfois parler de l’outre-mer, est-ce que l’ensemble de nos compatriotes sont conscients en Métropole de l’importance que cela a ? Et que serions-nous sans l’outremer ? », a martelé le président de République Solidaire sur Radio Caraibes.
Dominique de Villepin a notamment déploré que les outils mis en place par Jacques Chirac dans la loi Girardin avec la défiscalisation pour baisser le coût du capital et les exonérations de charges sociales pour baisser le coût du travail aient été cassés.
Plus tard dans la soirée, devant un parterre de 2 à 300 socioprofessionnels, M. de Villepin a fait remarquer que « le mot de l’outre-mer n’avait pas été prononcé une seule fois par le président de la République » dans son intervention télévisée de mardi soir.
Après avoir critiqué la +politique de rabot fiscal contre-productive+ qui frappe la défiscalisation outre-mer, l’ancien premier ministre a invité les chefs d’entreprise à rejeter tout désinvestissement. « Il est plus que jamais nécessaire d’unir vos forces et d’aller au-delà des postures partisanes », leur a-t-il dit. Ma conviction, a-t-il souligné, est qu’un tout autre chemin est possible en s’appuyant sur la capacité de l’outre-mer et notamment sur son identité forte ».
Plus tôt dans la journée, le président de République Solidaire avait participé à une rencontre culturelle et pédagogique regroupant plusieurs centaines d’écoliers autour d’un ouvrage intitulé « Aimé Césaire, citoyen de la République des hommes » et qu’il a préfacé. Il a notamment salué à cette occasion une « jeunesse martiniquaise qui reste fascinée par la lumière d’Aimé Césaire ».
Source: AFP
Villepin tacle Sarkozy sur l’Outre-mer
L’ancien premier ministre, Dominique de Villepin en visite en Martinique, critique vertement la position de Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée.
« L’Outre-mer c’est une chance pour la France. Le mot n’a même pas été prononcé en plus d’une heure d’intervention présidentielle, alors que dans la mondialisation, c’est une réalité qui s’impose à tous. » dénonce Dominique de Villepin, invité du JT de Martinique 1ère. L’un des adversaires les plus farouches à Nicolas Sarkozy met en avant le potentiel économique que représentent les différents territoires de l’Outre-mer. « Des territoires présents sur les 5 continents » précise Dominique de Villepin. « Alors retroussons nos manches et essayons de mettre cette chance de notre côté » ajoute t-il. Des propos également porté un peu plus tard devant des chefs d’entreprise lors d’une réunion.
Politique économique
Sans ménagement, le président d’une République Solidaire attaque la politique fiscale du gouvernement. Pour Dominique de Villepin il existe Outre-mer, deux piliers du développement : Les exonérations de charges sociales, et la défiscalisation. Des piliers « rongés » par la politique du gouvernement, selon lui. « Prenez des secteurs aussi vitaux pour la Martinique que le tourisme, que les énergies renouvelables, le secteur photovoltaïque ou encore le logement. Voilà des domaines où le système de défiscalisation est remis en cause, traité au rang de niches fiscales, alors même que c’est une compensation indispensable de l’inégalité des situations entre les territoires » explique l’ancien premier ministre de Jacques Chirac qui craint une dégradation sociale avec ces nouvelles mesures. « Ce n’est pas 140 mesures dont nous avons besoins pour faire repartir l’économie de la Martinique » ironise Dominique de Villepin, faisant référence aux mesures prises lors du Comité interministériel mis en place le 6 novembre 2009 par Nicolas Sarkozy, en réponse aux grèves générales qui ont secoué les Antilles.
Visite
Dominique de Villepin termine ce mercredi une visite de 48 heures en Martinique. Une visite en compagnie de l’ancienne ministre de L’Outre-mer Brigitte Girardin. Lors de son séjour il s’est notamment recueilli sur la tombe du chantre de la négritude Aimé Césaire. L’illustre écrivain est au centre d’un ouvrage préfacé par l’ancien premier ministre et intitulé « Aimé Césaire, citoyen de la République des hommes ». Un livre coécrit par des élèves du lycée Frantz-Fanon à Trinité et leur professeur.
Source: RFO